Décidément partir à la conquête du graal olympique nécessite des sacrifices immenses de la part des sportifs de haut niveau. En premier lieu d’avoir un moral d’acier ce qui, heureusement, est le cas de la sprinteuse Gemima Joseph.
« Je ne suis pas déçue car, quand même, il y a beaucoup de gens qui ont participé. Après cela n’a pas du tout atteint les objectifs mais cela fait plaisir, il y a eu beaucoup d’engouement autour de cela et même dans la rue, les gens me parlent de cela. Mais dans tous les cas, mes objectifs, je sais ce qu’ils sont et je vais faire de mon mieux pour les atteindre. Cette cagnotte cela aurait été un coup de pouce mais heureusement je sais que mon entourage va tout faire pour m’aider. ».
ÀA 23 ans, la sprinteuse guyanaise rêve d’améliorer sa performance des JO de 2020 où elle avait couru la demi-finale du 200 m en terminant à la 7ème place.
Article publié le 30 janvier : Une cagnotte en ligne pour la sprinteuse guyanaise Gemima Joseph à la recherche de soutiens financiers pour sa préparation aux JO de Paris
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Des stages à l’étranger nécessaires pour optimiser les performances
Un moral à toutes épreuves, certes, cela s’avère nécessaire pour les athlètes de haut niveau mais tout autant que les moyens financiers pour une préparation physique et technique à la hauteur des enjeux sportifs. Car, comme l’explique son coach Gaëtan Tariaffe, les stages de préparation qui se font hors de Guyane sont payants :
« Nous avons pu suivre un stage de préparation à Tenerife en Espagne et devions aller aux Etats-Unis au mois de février mais compte tenu de la situation nous avons revu les objectifs de préparation. Nous envisageons un autre stage de 10 jours prévu en mai à Jacksonville. Il faut trouver les finances, le coût global est de 12 000 euros, pour le transport, l’hébergement et surtout l’université qui nous accueille. Nous n’avons pas le choix pour optimiser les performances, il faut payer l’expertise ».
Gémima Joseph et son staff partiront ensuite à Paris pour une période de trois mois.
En ce qui concerne le matériel spécifique d’entraînement dont avait besoin Gemima, une entreprise guyanaise a participé à son achat à hauteur de 5000 euros. Autant dire que sur un appel de fonds de 40 000 euros espéré pour soutenir l’athlète, 7474 euros ont été recueillis pour l’heure. La team Gemima attend le retour des aides sollicitées auprès des collectivités.
Cette somme s’intègre dans un budget global qui était estimé à 220 000 euros pour toute la durée de la préparation de la jeune femme. Il a été abaissé à 120 000 euros. Autant dire que faire émerger un sportif qui s’entraîne en Outre-mer est un investissement lourd et de longue durée.
Comme l’explique Gaëtan Tariaffe, la fédération apporte aussi son soutien financier mais durant l’année olympique l’effort supplémentaire de l'institution est davantage attribué sur les athlètes qui ont des chances de remporter des médailles.
« Ce qui est normal mais quelque peu injuste, car ces athlètes ont souvent des contrats avec de gros sponsors et les autres, ajoute-t-il, font des cagnottes. »
La championne guyanaise n’est pas la seule dans ce cas, le spécialiste français du 110m haies Dimitri Bascou s’est retrouvé aussi en 2023 à solliciter la solidarité des Guadeloupéens pour financer son rêve olympique.
En France, les sportifs de haut niveau sont nombreux à tourner vers la solidarité citoyenne pour financer leur préparation olympique.