Le paludisme est une maladie provoquée par une infection du sang. Sang contaminé par un parasite microscopique (plasmodium).
Dans notre région, il est transmis par un moustique nocturne et sauvage, l’anopheles darlingi.
En Guyane, deux espèces de parasites (genre Plasmodium) sont à l’origine de la maladie chez l’homme :
*Plasmodium falciparum = l’espèce la plus dangereuse et potentiellement mortelle. Dominante en Afrique, et minoritaire en Guyane. Un traitement précoce de ce parasite permet d’en éviter les complications graves.
*Plasmodium vivax = peut rester sous une forme dormante dans les cellules du foie de l’homme, et provoquer des rechutes tardives, s’il n’est pas traité. La répétition des rechutes est dangereuse pour la santé. Un traitement est disponible pour prévenir ces rechutes. Un cycle complet de ce traitement permet une guérison complète. (Source ARS).
Les zones à risques en Guyane
Les cas de paludisme, sont en baisse en Guyane. Le risque paludique se situe, essentiellement le long des deux fleuves frontières, et en communes de l’intérieur. Quelques foyers existent sur le littoral, mais ils sont en dehors des villes.
Les secteurs « de transmission active », ont été localisés majoritairement sur les communes de Régina, Kourou (Dégrad Saramaca), et Saint-Georges. Des contaminations ont également lieu en forêt, sur des sites en lien avec l’orpaillage (sources bulletin 2021 Santé publique France).
Il faut noter que depuis 2009, le nombre annuel d’accès palustres, a drastiquement diminué, passant de 3344 cas en 2009, à 153 cas en 2020.
Au trimestre 2022, on comptabilise 12 cas de paludisme en Guyane. Aucun décès lié à cette maladie n’est à déplorer cette année. Le dernier décès lié au paludisme remonte à 2019, cela concernait un enfant.
Les traitements contre le paludisme
- Un vaccin, source d’espoir.
Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, le "RTS,S" est le premier vaccin, et le seul jusqu'à présent, ayant montré une efficacité pour réduire significativement le nombre de cas de paludisme.
L’organisation mondiale de la santé a recommandé, l’utilisation de ce vaccin antipaludique, chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne, et dans les zones à risque. Rappelons que le paludisme tue plus de 260 000 enfants âgés de moins de 5 ans chaque année en Afrique. L’utilisation de ce vaccin n’est pas à l’ordre du jour, en France.
- Les médicaments antipaludiques
Plusieurs molécules antipaludiques peuvent être utilisées en prophylaxie (prévention lors d’un voyage en zone endémique) ou en thérapeutique.
Le traitement préventif doit être prescrit par un médecin. Mais les médicaments antipaludiques ne garantissent pas une protection absolue contre l’infection et il est aussi important de se protéger des piqûres de moustiques (moustiquaires, produits anti-moustiques).
Aucun moyen préventif n’assure à lui seul une protection totale et, même si un traitement adapté a été bien pris, il est possible de faire une crise de paludisme, parfois d’apparition tardive.
Les premiers symptômes sont souvent peu alarmants mais le paludisme peut être mortel si son traitement est retardé. Aussi, en cas de fièvre même légère, de nausées, de maux de tête, de courbatures ou de fatigue, un médecin doit être consulté en urgence. La prise d’un échantillon de sang est nécessaire pour confirmer le diagnostic. (Source Institut Pasteur).
- Le forçage génétique : modification de l’ADN du moustique
Même s’il faudra encore patienter plusieurs années avant les essais sur le terrain, une autre approche intrigante fait appel à la modification génétique des moustiques.
« Les modifications génétiques sont apportées spécifiquement au vecteur du paludisme afin de réduire la transmission de la maladie », explique le Dr Mike Santos, directeur de GeneConvene.
Une fois lâchés dans la nature, ces moustiques génétiquement modifiés transmettront les changements aux autres vecteurs du paludisme. Le Dr Mamadou Coulibaly, enquêteur en chef à Target Malaria, en explique le principe : « Si vous relâchez un moustique mâle porteur de ce forçage génétique, il altérera la fertilité de la femelle lors de l’accouplement. Sans progéniture, la population diminuera. » source OMS (organisation mondiale de la santé).