Lois Pindard cultive la cool attitude, passant du créole au français et vice versa dans tous les domaines de la vie. Ses conversations professionnelles ou privées sont la plupart du temps en créole, sur sa messagerie internet ou le réseau social whatsapp également. Dans la famille Pindard, le créole n'est pas une option mais bien la langue maternelle qui doit être pratiquée, véhiculée au quotidien du plus petit au plus âgé.
C'est notre langue, nous avons toujours été élevé en créole comme en français je la parle donc naturellement. J'ai étudié le créole par la suite comme mon père l'a fait avant moi parce que cela m'intéressait, parce que c'est une langue à valoriser et à remettre à sa bonne place.
Le jeune Guyanais en a fait le combat d'une vie. Il pratique le créole en toute occasion, car cette langue est un vecteur de transmission culturelle. En 2016, il décide de créer une société. D'abord pour faire des prestations intellectuelles en langues de Guyane. La conception de produits, des supports de valorisation, a suivi :
Cela n'existait pas et cela donnait un peu de crédibilité à la langue. C'est venu naturellement, j'ai créé l'entreprise en 2014 et depuis 2016 j'exerce à temps plein. Depuis j'ai créé une autre société pour développer mes affaires. J'édite des agendas en créole sur l'année civile. Les plus connus sont les agendas Lagwiyann écoulés de 1500 à 2000 exemplaires chaque année. Il existe aussi des agendas scolaires Takari et des carnets de notes.
Dans ces agendas, on retrouve des dolos de Guyane. Une cinquantaine par année. De quoi aider à la diffusion de la langue. Pindjòkò s'étend et propose des agendas créoles en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion avec, notamment, les dolos qui concernent ces régions. Lois Pindard ne doute pas du succès à terme de son entreprise de valorisation du créole. Un acte militant qui s'inscrit dans le temps et qui correspond bien à la devise : "Vansé dibout, vansé djokoti, vansé kouché men vansé"