L'artiste Thierry Vaton en résidence de création avec l’Orchestre Populaire de Guyane

Le chef d'orchestre Thierry Vaton dirigeant l'Orchestre Populaire de Guyane
Depuis 2018, Thierry Vaton dirige l’OPG (Orchestre Populaire de Guyane). Ce pianiste hors pair apprécie particulièrement cette mission de chef d’orchestre et arrangeur qui lui a permis de découvrir l’étendue du riche patrimoine musical guyanais. Cette semaine s’est tenue une résidence de création, la restitution publique aura lieu ce 12 novembre au « Cercle des Lumières ».

Souriant et détendu, Thierry Vaton, pianiste mondialement connu qui se produit régulièrement avec Angélique Kidjo, se souvient de ses premiers liens avec la Guyane. C’était avec le producteur Dany Play pour les arrangements du 3e album de l’orchestre des Blues Birds en 1988 dirigé par Emile Cibrélus qui dit de lui : « C’est là que j’ai découvert quelqu’un de vraiment très performant, réactif. On lui donnait une idée et le lendemain il en avait fait quelque chose de formidable… nous avons toujours gardé le contact, il est très humble et je n’ai que des superlatifs pour lui… ».

 L'aventure Orchestre Populaire de Guyane depuis 2018

Le pianiste mondialement connu, a eu bien d’autres collaborations avec différents artistes de Guyane, comme par exemple Emile Romain, Géraud Hygin et depuis 4 années cet engagement avec l’association Orchestre Populaire de Guyane qui lui a permis de s’illustrer, bien sûr, pour les arrangements et comme chef d’orchestre.

« Ma relation Guyane ne s’est jamais vraiment arrêtée, l’aventure avec l’OPG est différente très exigeante sur le plan des arrangements car adapter pour un big band jazz demande un travail monstre. J’avais déjà l’expérience de MuzikOpéyi Big Band, d’ailleurs Tony Chasseur était l’invité de la première prestation de l’OPG. Et j’ai également la tâche de chef d’orchestre ce qui est aussi prenant… »

Thierry Vaton, arrangeur et chef d'orchestre de l'OPG


Une tâche complexe car l’effectif de l’OPG change au gré des départs et venues des musiciens, il faut sans cesse s’adapter et cela peut freiner les avancées de la formation. Mais souligne Thierry Vaton, cela offre la possibilité de découvrir des musiciens talentueux. Avec l’OPG, l’artiste martiniquais s'est ouvert des rythmes qu’il ne connaissait pas : « Chaque culture a sa particularité, je ne peux pas arranger un bélé martiniquais comme je peux arranger un kaséko ou un grajé valse guyanais, c’est complètement différent. J’ai notamment découvert de superbes mélodies de Josy Mass, Edgard Nibul… ».
Il est heureux de participer à la transmission d’un patrimoine guyanais car affirme-t-il : « il n’y a que cela qui peut nous rendre authentique. L’art en général, et tout ce qui nous ramène à nos racines, à notre authenticité ! ».

Le pianiste suit avec intérêt les nouvelles tendances qui attirent beaucoup la jeunesse mais elles ne doivent pas nous faire oublier nos racines. En cela, il salue l’artiste Tedjee Dyrsen qui effectue selon lui, un travail formidable :

« Il mélange les racines, les rythmes traditionnels avec toutes sortes de d’influences glanées de-ci delà. Il adapte les musiques de sa région avec des mesures composées ce qui est rare. C’est super c’est ce qu’il faut continuer de faire, garder les styles propres et les mélanger… »

Thierry Vaton serait prêt à travailler à la réalisation d’un album de l’OPG pour que cette musique laisse des traces durables dans le patrimoine.

Les musiciens de l'Orchestre Populaire de Guyane


La restitution de cette nouvelle résidence de création de l’OPG se fera ce samedi à 18h à l’espace « Le Cercle des Lumières ». Parmi les nouveaux titres, il y aura notamment une interprétation du fameux titre de Miles Davis « Tutu » sur un arrangement de Joachim Bettancourt et une autre version de Guyane aimée de Dany Play…

Cet artiste complet au bout de 35 ans de carrière vient enfin, de sortir son premier album solo : « Bel Matjoukann, » (Beau patrimoine), sa vision de ce qu’on peut faire avec le bèlè, la mazurka, la biguine… ».
L’album de la maturité, peut-être, mais pas le dernier espère-t-il.