Les routes de Guyane souffrent en cette saison de fortes pluies. Voies inondées ou coupées, le réseau se dégrade de manière spectaculaire depuis plusieurs mois. Il doit être rénové. Avant, la Direction Générale des Territoires et de la Mer de la Guyane a missionné le Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA). Ce dernier devra établir un diagnostic précis de nos chaussées.
Un camion qui se remarque
Depuis le début de l’année 2022, un grand camion particulièrement lent, dont le bruit interpelle, sillonne les routes de Guyane. Le véhicule mesure la déformabilité des chaussées. A son bord, Franck Curot, chargé d’étude et d’essai conception et entretien pour le CEREMA. Avec Benoît, son collègue et co-pilote pour cette mission, ils sont concentrés. L’un sur les données à relever, l’autre, sur la route.
On avance à trois bons kilomètre/heures. Ça paraît faible en vitesse, mais si on devait le faire manuellement, on ferait 50 mesures par jour. Avec cet appareil, on fait une vingtaine de kilomètres par jour. On fait entre 8 000 et 10 000 points par jour.
Franck Curot, chargé d’étude et d’essai conception et entretien pour le CEREMA
« Globalement, c’est bon »
L’appareil en question, c’est un déflectographe. Il est placé sous le camion. Cette machine de 13 tonnes permet, au centième de millimètre, de mesurer la déflexion de la chaussée, soit les déformations. Frank Curot "teste les fondations" de la route. "Certaines portions n’ont pas encore été faites. Grâce à cet appareil, je peux les détecter", explique-t-il. Et de poursuivre : "Et là, ils sauront où refaire les fondations".
Les routes étant, en majorité, construites sur de la latérite, les sols se gorgent d’eau en saison des pluies. Ils nécessitent donc un renforcement avant l’installation du revêtement. Des progrès ont été faits, mais il reste encore beaucoup à faire. "Globalement, c’est bon, mais il reste des portions où ce n’est pas bon", estime le professionnel. Il prend, pour exemple, le rond-point Café, à l'entrée de Kourou. "Là, ce n’est pas bon, il va falloir décaisser et renforcer".
Cette étude, menée pour le compte de la DGTM, est indispensable avant d'entreprendre des rénovations de qualité. La mission devrait s’achever avant la fin du mois de mars à Saint-Laurent... si les routes de l’ouest, bien malmenées ces jours-ci, le permettent.