Le 30 juillet dernier, Emmanuel Macron a adressé un courrier de réponse aux signataires de l'appel de Fort-de-France, émis le 16 mai dernier. Cet appel avait été lancé depuis Schoelcher (Martinique) par les présidents des régions de Guadeloupe, de La Réunion, de Martinique, de Mayotte, de Saint-Martin et de Guyane. Cet acte symbolique, a été porté par Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique. Lui et ses homologues d'Outre-mer ont signé et publié une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent "une situation de mal développement structurel" et des inégalités de "plus en plus criantes" en Outre-mer. Les élus réclamaient une rencontre avec le président de la République, pour échanger aussi sur la vie chère, l'accès aux soins, l'éducation, l'emploi et le logement.
Le rendez-vous avec Emmanuel Macron est donc fixé au 7 septembre prochain. L'occasion pour Serge Letchimy de rencontrer les élus d'outre-mer afin de parler d'une même voix. Il était présent lors de la 5e réunion du Comité de pilotage sur l’évolution statutaire du territoire qui s'est tenue à Saint-Laurent du Maroni. Elus locaux, parlementaires, associations et représentants de la société civile étaient réunis ce vendredi pour la 5e réunion du Copil. Trois heures d'échanges avec notamment à l'ordre du jour le compte rendu de la rencontre avec le cabinet du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, et l'avant-projet de document d'orientation sur l'évolution de la Guyane vers un statut autonome.
Ce comité travaille à traduire les délibérations prises lors du congrès du 26 mars 2022. La rédaction et la validation du document d’orientation est en cours. C’est ce document qui fera le lien entre les élus et la présidence de la République. Cela fait quelques temps où nous avons compris, qu’il fallait être unis sur un certain nombre de questions que nous retrouvons sur l’outre-mer. (…) Nous avions signé l’appel de Fort de France qui demande aux Président de la République d’établir une relation différente avec les Outre-mer avec plus de responsabilités. L’objectif qui consiste d’aller vers un statut pour la Guyane et pour la Martinique est différent pour la Réunion ou la Guadeloupe. Même si les projets sont différents d’un territoire à l’autre, il est évident qu’il valait mieux y aller ensemble. Nous voulons faire entendre une voix singulière de l’Outre-mer français.
Gabriel Serville président de la CTG
Revendiquer avec force
Ce Copil a donc été clôturé par le président du Conseil exécutif de Martinique.. Serge Letchimy est en Guyane, après la Guadeloupe pour préparer la rencontre avec Emmanuel Macron. Il s’agit de se concerter entre exécutifs ultramarins.
Lorsque vous revendiquez quelque chose et que vous demandez quelque chose avec force, il faut que vous ayez la force en vous. Le fait d’aller en Guadeloupe, d'aller en Guyane, à la Réunion, c’est d’abord consolider nos forces car arrivés devant l’Etat qui montre un certain esprit d’ouverture, nous devons parler d’une même voix. (..). Nous voulons un agenda d’évolution de nos institutions et du cadre de développement. Nous ne pouvons pas rester comme cela.
Serge Letchimy président de la Collectivité territoriale de la Martinique
Les échanges ont permis d’identifier des similarités entre les territoires et leurs réalités. Une démarche claire pour mieux défendre les intérêts des ultramarins auprès du président de la République Emmanuel Macron.