L’exploitant d’un entrepôt de riz à Kourou mis en examen pour homicide involontaire

En janvier 2021, une jeune femme est décédée à l’hôpital de Kourou. L’enquête a démontré qu’elle a été empoisonnée par un insecticide très toxique. Son voisin utilisait le produit pour préserver le riz qu’il entreposait dans son local.

Les faits remontent au début de l’année. Le 20 janvier, une jeune femme de 21 ans est admise au Centre Hospitalier de Kourou. Elle souffre de vomissements et de détresse respiratoire.
Malgré les soins qui lui sont prodigués, la jeune maman décède le lendemain de son admission. Son fils, qui présente les mêmes symptômes, est transféré lui dans un état grave au CHU de Martinique. Il parvient à s'en sortir au bout de dix jours d'hospitalisation. 

Une enquête rapidement ouverte
 

Après ces décès suspects, des enquêteurs se rendent au domicile de la victime. S’ils ne trouvent rien de particulier sur place, ils sont malgré tout interpellés par la situation de la maison : elle jouxte un local de stockage de riz.
Ils découvrent par ailleurs que pour préserver la céréale, l’exploitant des lieux utilise de l’aluminium de phosphine, un insecticide.

L’aluminium de phosphine, un produit très toxique
 

Ce produit peut avoir des conséquences mortelles en cas de non-respect des conditions d’emploi.
Selon le centre anti-poison de Paris et la brigade nationale des enquêtes vétérinaires et phytosanitaires de Rungis, l’aluminium de phosphine se serait donc propagé dans la maison de la victime.

Des prélèvements réalisés sur la défunte concluent à la possibilité d'un intoxication aigüe de la victime et finissent par écarter d’autres causes.
Il s’agirait du premier cas de décès lié à l’utilisation de cet insecticide établi en France.

L’exploitant du local poursuivi en justice
 

Interpellé, l'exploitant du local a reconnu l’utilisation non conforme de la phosphine.

Le 22 septembre dernier, il a été mis en examen pour homicide involontaire, utilisation de produits phytopharmaceutiques sans respect des conditions d’utilisation et sans autorisation et utilisation non appropriée. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de se livrer à toute activité de vente ou de stockage de denrées alimentaires.

Le parquet de Cayenne appelle de son côté à la plus grande vigilance quant à l’utilisation de ce type de produits.