Une réduction d'activité inquiétante
Sale année pour le spatial européen et la base de Kourou. La Covid a conduit à une réduction de l’activité mais l’échec du 17ème exemplaire de Véga a empiré la situation. De plus, le syndicat UTG du CNES voit d’un très mauvais œil la création d’un groupe de travail entre le CNES et Arianespace visant à optimiser et rationaliser l’activité sur la base. Jean José MATHIAS Délégué Syndical UTG au CNES :Cela nous inquiète car cela va être encore une perte d'emplois sur cette base parce que dès que l'on fait une réduction ce sont toujours les salariés qui trinquent. Depuis le début de l'année, j'ai eu l'opportunité de discuter sur 5 ruptures conventionnelles au total nous en avons une bonne dizaine...
Au CNES, la direction nie le but de de ce groupe de travail, mais dans le même temps, elle ne dément pas que l’activité va baisser nettement en attendant Ariane 6. Marie-Anne Clair, Directrice du CNES / CSG :
Nous avons un groupe de travail qui a vocation à essayer de mieux optimiser nos façons de faire. Les moyens les outils changent c'est normal que les frontières bougent . la vraie préoccupation c'est le plan de charge de la base. Et on ne peut que constater ... cette année nous aurons 7 lancements, l'année prochaine entre 7 et 9 alors que la base est dimensionnée pour en faire 11 à 12...
Un avenir très incertain
Autant dire que l’heure n’est pas à l’euphorie sur la base qui se prépare à des heures difficiles.Le cahier des charges d'Ariane c'était de diminuer les coûts par deux, essentiellement des ressources humaines qui font les coûts de nos lanceurs et de multiplier les carnets de commande par deux de façon à garder stables les effectifs et les emplois que cela soit en Europe continentale ou en Guyane.
En attendant, il faut tenter de tenir le cap, les pertes sont importantes et surtout la concurrence est plus active que jamais. Ce qui est loin de rassurer le personnel.
Les gens se rendent compte que la situation est difficile et l'état d'esprit n'est pas au beau fixe et nous avons un lancement Soyouz samed,i nous espérons que cela va marcher...
Le spatial européen traverse une période difficile ce n’est pas la 1ère mais celle-ci pourrait avoir des conséquences bien plus importantes sur l’activité et l’emploi compte tenu du contexte économique mondial marqué par la crise sanitaire.