Le virus dans les selles
Des prélèvements dans les eaux usées sont effectués depuis cette semaine en Guyane. Un programme mené par l’Institut de recherche pour le développement, l’IRD, afin d’anticiper un éventuel rebond de l’épidémie de Covid 19.« Les personnes qui sont infectées par le virus, elles vont excréter le virus dans les selles, et donc le virus va se retrouver dans les eaux usées. On est capable de détecter la présence du virus dans les eaux usées à peu près deux semaines à trois semaines avant l’arrivée des premiers cas chez les médecins, dans les centres de soins, ou encore dans les hôpitaux. Donc l’intérêt du projet en fait c’est d’arriver à anticiper une réémergence de la maladie et donc à anticiper les futurs clusters et donc l’arrivée des cas à l’hôpital ou chez le médecin. »
Des analyses
Les échantillons sont analysés avec cette machine, qui fait appel à la même technique que celle utilisée pour les tests PCR, nasopharyngés.Les chercheurs mesurent la présence et la quantité de virus dans chaque échantillon, pour évaluer la charge virale de la population concernée.
« On a déjà des premiers résultats, des résultats préliminaires qui montrent qu’un petit peu plus de 40% des échantillons d’eau que nous avons prélevés sont positifs au Covid, c'est-à-dire qu’on retrouve la présence du Covid dans ces échantillons ».
Un suivi mensuel
Des données transmises aux autorités sanitaires. Ce suivi sera désormais effectué tous les mois, pendant un an, sur différentes communes.
« On a fait la ville de Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly. Aujourd’hui, on a été à Macouria et Montsinéry. Là on a fait le dernier point de prélèvement de Cayenne, la cité La Matine du côté du canal Leblond. Essentiellement, pour le moment, ce ne sont que les communes du littoral. Mais on ira un peu plus tard dans les communes de l’intérieur qui ont un réseau d’assainissement ».
Les eaux usées de Kourou, Sinnamary et Apatou ont déjà été analysées. D’autres prélèvements seront bientôt effectués à Saint-Laurent-du-Maroni et à Saint-Georges-de-l’Oyapock.
Le reportage de Sébastien Laporte :