Dans le sillage de la journée mondiale contre l’obésité, qui s’est tenue comme chaque année le 4 mars, l’association Diabète Guyane et le groupement DIabète Amazonie Métabolisme (DIAM) ont organisé ce 9 mars une matinée de « sensibilisation » et de dépistage dans les jardins de la CTG. L’occasion de mieux connaître et de prévenir ce risque qui, selon l’Insee, touchait la moitié des Guyanais en 2019, derniers chiffres en date, contre 47 % en France hexagonale.
En Guyane, les femmes sont particulièrement vulnérables avec un taux d’obésité atteignant 23 % contre 15 % pour les hommes. Une situation similaire à celle des Antilles mais que l’on ne retrouve pas dans l’Hexagone, précise la note de l’Insee. Le risque s’accroît aussi significativement au-delà de 30 ans puisque l’on trouve six Guyanais en surpoids sur dix au-delà de cette tranche d’âge, contre quatre sur dix, en deça.
Insécurité alimentaire
Enfin, l’obésité touche avant tout les plus précaires. Les causes principales du surpoids se trouvent en effet du côté des comportements alimentaires. Or, en Guyane, la consommation quotidienne de fruits et de légumes est deux fois inférieure à celle de l’Hexagone. Seuls 35 % des Guyanais mangent quotidiennement des légumes frais contre 63 % en France métropolitaine. Comme le rappelle l’Insee, « le pouvoir d’achat a un impact non négligeable sur les pratiques alimentaires. Les contraintes budgétaires des ménages défavorisés les conduisent à privilégier le coût avant les qualités nutritionnelles des aliments. »
Cette prévalence de l'obésité en Guyane s’explique aussi par la plus forte consommation de boissons sucrées (16 % contre 10 % dans l’Hexagone), dont on sait qu’elles comptent parmi les pires aliments d’un point de vue nutritionnel.
Les contraintes budgétaires des ménages défavorisés les conduisent à privilégier le coût avant les qualités nutritionnelles des aliments.
Note de l'Insee sur l'obésité en Guyane
Outre le mal-être physique et social qu’il provoque par lui-même, le surpoids expose aussi à deux pathologies : l’hypertension artérielle et le diabète qui touchent respectivement 18 % et 8 % des 15 ans ou plus, selon l’Insee. Par exemple, 34 % des personnes obèses souffrent d’hypertension artérielle contre 9,1 % des personnes sans surpoids.
Au moins 10 000 diabétiques en Guyane
Quant au diabète, il toucherait 8 à 10 % de la population selon l'ARS un chiffre qui a plus que doublé entre 2004 et 2014. En 2019, 10 000 patients faisaient l'objet d'un traitement, rappelle de son côté le DIAM, un programme expérimental de lutte contre la maladie porté par le Centre hospitalier de Cayenne. Là aussi, les patientes sont surreprésentées puisqu'elles comptent pour 61 % des cas traités.
Sensibiliser au surpoids permet donc de s’attaquer à la racine de ces problèmes de santé publique. Un message que comptent bien porter Diabète Guyane et les membres du programme DIAM tout au long de cette journée de sensibilisation.