L'opposition municipale à Kourou réagit vivement après la publication du rapport accablant de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de l'actuel maire

Les opposants au maire de Kourou au sein du conseil municipal montent au créneau et dénoncent une gestion opaque et dispendieuse des deniers publics. Jean-Étienne Antoine, ancien maire de Kourou de 1996 à 2014 et actuel conseiller dans l'opposition dresse une liste à la Prévert des nombreux manquements de l’actuelle majorité conduite par François Ringuet :

Jean-Étienne Antoinette affûte ses arguments pour un dépôt de plainte

« Le rapport de la CRC est un rapport explosif sur la gestion de François Ringuet et son équipe. Il démontre tout ce que nous n’avons pas cessé de dire dès sa première mandature et sur la période de 2019 à 2023. En réalité ce rapport parle d’irrégularités innombrables relevant du pénal. »

Le ton est donné, implacablement l’ancien maire de Kourou de1996 à 2014 déroule ses nombreux griefs à l’égard de l’actuelle majorité : « Nous sommes en droit de nous poser des questions sur ce système qui a été mis en place de contournement des règles de marché public au profit de copains coquins. On peut aussi se poser la question sur l’argent que nous avons laissé en vendant les parts de la SIMKO. 25 millions d’euros ont été dilapidés dans ces politiques de gabegie. Qu’ont-ils fait des augmentations d’impôts plaçant la ville de Kourou parmi les villes au taux d’imposition les plus élevés de la France et continuant, qu’ont-ils fait des 19 millions de subventions de l’Etat ? »

Suivre ici le reportage de Karl Constable et Abel Parnasse :

Jean-Étienne Antoinette enfonce le clou puisque l’occasion lui est donnée :

« Parallèlement la CRC pointe également l’utilisation des taxes municipales au niveau de la gestion de l’eau avec le traitement des eaux usées et de l’assainissement… La ville de Kourou est en panne de développement économique, c’est la seule ville qui a perdu plus de 1000 habitants durant les 5 dernières années et nous savons très bien que ce n’est que la partie visible de la gestion municipale, il y a des cadavres dans les placards. »

Planté devant des bâtiments communaux à l’abandon du centre d’accueil, l’ancien premier édile cite aussi l’abandon du centre artisanal businenge, du marché aux poissons également abandonné ayant bénéficié de fonds de l’Europe et fait état de la prolifération de bidonvilles dans tout Kourou nommés Dubaï et Chili.

« Détournement de fonds, conflit d’intérêts, au profit de certains chefs d’entreprises, cela nous impose nous membres de l’opposition à porter plainte devant la juridiction pénale. »

Dans ce contexte, Jean-Etienne Antoinette compte sans doute bien rebondir politiquement à un an des prochaines élections municipales : « C’est une ville en panne et cela demande un sursaut démocratique et nous allons profiter de ce rapport pour questionner, discuter, rencontrer la population et pour dire comment faire pour repartir sur d’autres bases. »

Michael Rimane conseiller dissident depuis 2023 se positionne pour les prochaines élections

Michael Rimane, membre également de l’opposition annonce la couleur sans fioriture, il conduira une liste en mars 2026. La publication du rapport accablant de la CRC dénonçant les dérives budgétaires de l’actuelle municipalité est un excellent tremplin :

« Énormément de choses choquent dans le rapport de la CRC. Beaucoup de gens s’arrêtent sur l’événementiel mais lorsque l’on regarde c’est une véritable hécatombe, un désastre pour la collectivité mais aussi pour la population kouroucienne. »

Le conseiller Rimane développe déjà sa feuille de route : « Première tâche redresser les comptes. Il faut être transparent et ne pas mentir à la population. Il y aura une première période d’économie de rationalisation des choses, des procédures, mettre en place des systèmes efficients pour pouvoir gagner en efficacité et en productivité cela constitue le passage obligé pour remettre la collectivité sur de bons rails et mettre en place des projets innovants. »

Un des arguments du conseiller d’opposition est celui du chantier d’une école communale à l’arrêt depuis des mois : « La première phase de construction de l’école élémentaire Saba est à l’arrêt parce que les entreprises ne sont pas payées. L’ouverture était prévue pour la rentrée 2025 et cela n’aura pas lieu les entreprises refusent de reprendre le travail. »
Et l’édile continue de dérouler son argumentaire : « Nous perdons de la population, nous perdons des entreprises et aujourd’hui il ne fait plus bon vivre sur la commune de Kourou. »

Nul doute que la bataille des municipales 2026 est lancée à Kourou avec comme base de départ ce fameux rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion du maire François Ringuet.

Lire ici : La Chambre Régionale des comptes épingle une nouvelle fois la gestion de la ville de Kourou