La Chambre Régionale des Comptes épingle une nouvelle fois la gestion de la ville de Kourou

Chambre régionale des comptes (CRC)
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes a été édité il y a quelques jours et l'institution de contrôle a examiné les comptes et la gestion de de la ville de Kourou depuis 2019. Ce rapport pointe du doigt de nombreux errements et irrégularités dans la gestion communale.

Dans la conclusion intermédiaire du rapport de la Chambre Régionale des Comptes, il est, notamment, spécifié que les conditions dans lesquelles la commune soutient le tissu associatif, gère son patrimoine foncier et engage des dépenses dans le domaine de l’événementiel sont irrégulières.

Une situation financière pour le moins compliquée

Ces dépenses peuvent même exposer la ville de Kourou à de graves risques juridiques. Ainsi le versement des subventions n’est pas transparent. Il n'y a ni respect du cadre légal et réglementaire ni de contrôle. Par ailleurs, sans transparence et dans des conditions qui soulèvent de nombreuses interrogations, la commune attribue son foncier en dehors de tout cadre formel. Elle ne cherche pas à le valoriser pour augmenter ses ressources.
Enfin, il est indiqué que pour solder certains de ses marchés, la commune de Kourou recourt à des protocoles transactionnels irréguliers. Selon la CRC, le maire a même réquisitionné le comptable public pour payer une société à hauteur de 184 655 euros sur la base d’une délibération pourtant annulée par le Tribunal Administratif.

Des déficits récurrents malgré des tentatives pour retrouver un certain équilibre budgétaire

Grâce à des ressources exceptionnelles avec entre autres : la cession de près de 9 millions d’euros des parts détenues dans la SIMKO et la hausse des dotations de l’Etat, dans le cadre du retour à l’équilibre, la commune de Kourou a connu une amélioration de sa situation financière entre 2019 et 2022. En 2023, son autofinancement net, reste négatif l’empêchant de financer par elle-même ses engagements.
Par ailleurs, sa gestion des ressources humaines s'avère défaillante et présente de nombreuses irrégularités. Ainsi, elle n’applique pas la durée légale du temps de travail et finance des heures supplémentaires sans contrôle rigoureux. De surcroît, elle procède à des recrutements de cadres en dehors des procédures qui assurent l’égalité de traitement.

Les principes de la commande publique ne sont pas suffisamment respectés soutient la CRC. Les achats de la collectivité sont souvent réalisés hors marché, et parfois sans publicité et sans mise en concurrence, sans motif valable. Le secteur de l’évènementiel est illustratif des errements et des irrégularités en l’espèce souligne la CRC. À titre d’exemple, pour l’édition 2022 de Kourou Plage, le fractionnement des achats a permis, sans mise en concurrence, de recourir à plusieurs prestataires pour un montant de plus de 400 000 euros.

Pour l'instant pas de réaction de la Municipalité

Pour l’instant, il n'y a pas de réaction du maire François Ringuet. Mais, pour l’opposition emmenée par le conseiller municipal Michaël Rimane et son groupe AFK (Avenir et Force Kouroucienne) ce rapport est un moment affligeant et terrible pour Kourou. Dans un communiqué, elle martèle que c’est la ville et ses habitants qui paieront le prix fort pour redresser tout cela : assainir les procédures et les budgets, recadrer les processus de commande publique et repenser la gestion des ressources humaines. Et puis il y a cette petite phrase, : « À n’en pas douter le début de la prochaine mandature sera consacré au redressement de notre chère ville en ruine, dans le but de retrouver nos marges d’investissements pour rebâtir et innover le plus rapidement possible. »

La bataille des municipales a sans aucun doute commencé à Kourou.