L'orpaillage clandestin en chiffres : baisse des chantiers alluvionnaires, stabilité des sites primaires

des puits creusés par les chercheurs d’or clandestins, zone de Bois Violet, secteur de Petit Saut, en 2017 (photo Forces Armées de Guyane)
L’orpaillage clandestin, un fléau qui perdure depuis plus de 20 ans dans la forêt guyanaise. Depuis plus de trois ans, la préfecture ne communique plus les chiffres du nombre de chantiers illégaux actifs. Ces données ont été obtenues via le parquet, qui co-pilote le dispositif Harpie avec le préfet. Résultat : une baisse importante des chantiers alluvionnaires, mais une stabilisation des chantiers primaires.

Sur ces deux dernières années, les autorités recensent 100 chantiers illégaux de moins en Guyane, une baisse de 20 %. On passe de 500 sites recensés en janvier 2020 à 400 début 2022.  Il y a du mieux pour les chantiers clandestins alluvionnaires, qui polluent les criques et dévastent la forêt, de 350 début 2020, on passe à 250 cette année, 100 chantiers de moins en deux ans, cela explique la baisse globale des sites clandestins.

Une ombre au tableau : le nombre de  sites primaires, c’est-à-dire les puits creusés pour aller chercher les filons, ce chiffre ne faiblit pas150 sites primaires début 2020. Deux ans plus tard, il y en a toujours 150. Certes, chaque année, les autorités détruisent des puits, mais les garimpeiros creusent à nouveau un peu plus loin quand les militaires sont repartis.

L’activité illégale reste dopée par le cours élevé de l’or. Plus de 55 mille euros le kilo actuellement. Les saisies d’or réalisées par Harpie sont très modestes, et faute de traçabilité chez nos voisins, l’essentiel de la production clandestine est vendu au Surinam et au Brésil…