Elza Martine revendique sa singularité, qu’elle soit à Paris, en Guyane ou à l’international , elle est présentée comme atypique alors après 20 ans de métier, elle s’assume.
« Je suis née en Guyane. J’ai un rapport profond et très intime avec le pays même si j'ai plutôt vécu en France. Dans mon projet artistique, je mets à l’honneur le créole guyanais à travers les rythmes traditionnels comme le kasséko ou le débot pour me singulariser. Aujourd’hui je me focalise sur l’idée de faire un « seule en scène » pour raconter des histoires, à la fois, par rapport à la voix et aussi à la danse… comme pour le flamenco en appuyant sur le talon pour percuter. C’est un langage personnel avec un mélange de chansons françaises, de rythmes caribéens et rythmes de la tradition guyanaise. Cela donne quelque chose de très minimaliste pour avoir un rapport plus intime avec le public … »
Un projet que l’artiste compte faire évoluer dans les mois qui viennent. Le moment est venu affirme-t-elle après les années de confinement obligé qui lui ont permis de murir cette envie de performance solitaire et de voyages.
Ce samedi, Elza se mettra en scène avec deux acolytes, les artistes Clara Nugent pour la voix et Ange Sadikalay à la percussion. Cela sera un clin d’œil, un challenge qui va se passer dans la rue Mme Payé. Elza Martine ne compte pas s’arrêter là et envisage déjà de revenir pour des résidences.
A Paris où elle vit, la chanteuse a collaboré avec le styliste Alex Rotin pour une création artistique guyanaise :
13 années d’existence pour le Ô Muzédininport’koi
Sergine Boutrin, la directrice artistique de l’association Audace (30 ans d’existence), ancienne styliste, gère le Ô Muzédininport’koi depuis 13 ans. Il y a 5 ans, il a été installé au 50 rue Mme Payé. Un pari qui n’était pas gagné d’avance mais qui porte désormais ses fruits : « … d’utilité publique on pourrait presque le faire rembourser par la sécu » déclare Sergine. Les afficionados sont au rendez-vous des différents événements qui sont organisés pour la promotion de l’art en général sans aucun à priori. Ce qui fait tout le charme de cet endroit, un des rares lieux culturels de Cayenne.
« Je ne peux pas me plaindre, il y a une bonne solidarité, nous avons notre public qui répond à nos sollicitations… Je connais Elza depuis plus de 10 ans, elle est venue plusieurs fois à Cayenne, je l’ai emmenée au Burkina Faso au festival de jazz. Nous avons fait des petits shows privés à Paris, Montpellier. Elza a été la lauréate du « concours 9 semaines et un jour »… en une semaine nous avons monté ce concert associé à une exposition apéro… ».
Si les touristes viennent aussi, Sergine Boutrin rappelle que son musée est d’abord pour la Guyane. C’est un lieu qui permet à de nombreux artistes de montrer qu’ils existent et produisent.
Les projets ne manquent pas, le prochain est prévu pour le mois d’octobre …