La filière d'immigration cubaine clandestine s'intensifie en Guyane

Des migrants accueillis pour une première nuit à l'hôtel du fleuve

Nouvelle confirmation d’une filière d’immigration cubaine vers notre territoire. Le 8 janvier sur le Sinnamary, les gendarmes ont intercepté une embarcation avec 18 cubains à bord. Relâchées à l'entrée de la commune ces personnes ont été recueillies et hébergées à l’hôtel du Fleuve.

7 femmes, 11 hommes dont un garçon de 12 ans, voici les migrants d’origine cubaine interpellés vendredi au large de Sinnamary. Ils étaient à bord d'une embarcation arraisonnée par les gendarmes à la recherche de ravitailleurs par pirogue des sites illégaux d’orpaillage sur le Sinnamary.

Embarcation ayant servi à faire passer des migrants cubains

Les 4 passeurs brésiliens ont été interpellés et déférés. Quant aux migrants, ils seront laissés sur le bord de la route jusqu’à ce que Sébastien Haddad, le directeur de l’hôtel du Fleuve s’en occupe.

... Je dis ce n'est pas possible ... j'appelle la mairie sans résultat... j'ai fait rentrer les gens à l'intérieur de l'hôtel, je leur ai servi à boire, à manger et je leur ai distribué des chambres ...

 

Les réfugiés dénoncent des conditions de vie très difficiles au Suriname


Après une nuit de repos, le Maire de Sinnamary a rencontré ces personnes, qui, pour certaines vivaient depuis quelques semaines voire un an au Surinam. La destination de l’embarcation était selon ses occupants Oyapoque, ville à la frontière brésilienne près de Saint Georges. Alors comment expliquer qu’ils aient été abandonnés sur le bord de la route ?

Miche-Ange Jérémie, le maire de Sinnamary

Michel-Ange Jérémie, le maire de Sinnamary, n’en revient pas.

Voilà encore une détresse du système et nous voyons que les limites du système administratif. L'arsenal juridique nous donne très peu de solutions et nous avons des personnes qui sont à l'hôtel en attente. On ne sait pas de quoi. Nous ne sommes pas informés pour coordonner leur prise en charge. Il faut qu'il y ait une réflexion profonde avec les autorités, avec les services de l'état et avec la diplomatie parce que nous en aurons d'autres.
Les passeurs ont compris la stratégie. Aujourd'hui c'est Sinnamary, demain cela peut être une autre commune...


Car à écouter ces migrants basés au Suriname où ils travaillaient, la situation chez nos voisins devient insoutenable pour eux. Idennys, migrante cubaine :

Nous sommes nombreux à être maltraités dans n’importe quel pays où nous arrivons. Ils ne paient pas le salaire que l’on doit gagner. Il y a beaucoup de xénophobie contre les cubains. Nous sommes maltraités discriminés là c’est trop trop. Le Suriname est un bon pays il y a des bons côtés mais aussi des mauvais. Tous les cubains qui sont là bas souffrent. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir fuir car on nous maltraite.


Après avoir été testés négatifs au covid, l’identité des migrants a été relevée par les agents de la PAF, auprès de qui, ils ont déposé une demande d’asile orale.
Ils disposent de 48h pour l’officialiser à la préfecture.
Selon nos sources, le groupe aurait rejoint dans l’après-midi le camp de réfugiés cubains de Cayenne.  

Des migrants cubains interpellés à Sinnamary laissés en liberté. Ils venaient du Suriname où ils affirment être victimes de maltraitance