La hausse des tarifs de l'électricité limitée à 15 % : la Guyane aussi concernée

Ampoule
"Nous allons limiter les hausses à 15 % début 2023", a annoncé Elisabeth Borne le 14 septembre 2022, au sujet des tarifs du gaz et de l'électricité. Un bouclier, et une augmentation donc, qui concernent bel et bien la Guyane.

Le 14 septembre dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a confirmé l'extension du bouclier tarifaire mis en place par l'Etat en 2021. Ce dispositif va permettre de limiter à 15 % la hausse des prix de l'électricité prévue pour février 2023. C'est-à-dire que, sur les factures d'électricité des consommateurs français, l'augmentation n'ira pas au delà de 15 %. Les Guyanais sont concernés par cette augmentation nationale, et aussi par la mise en place du bouclier.

Les mêmes prix pour tous

"Pourquoi", demanderez-vous. Parce que le Tarif Réglementé de Vente (TRV) d'électricité est le même pour tous les Français. C’est le principe de la péréquation tarifaire. C'est "un mécanisme de redistribution qui vise à réduire les écarts de richesse, et donc les inégalités, entre les différentes collectivités territoriales", explique le Gouvernement. Un dispositif reposant sur la solidarité et particulièrement favorable aux territoires ultramarins jusqu'à ce jour.

Quant à la croissance des prix de l'électricité, elle s'explique par les conséquences de la crise sanitaire et la guerre russo-ukrainienne. La Russie limite les approvisionnements en gaz de l’Europe. Le prix du gaz impacte, à son tour, celui de l'électricité. Le prix de marché de l’électricité est en fait indexé sur le prix du gaz parce que les centrales aux gaz peuvent être appelées pour produire de l’électricité.

Pour définir le pourcentage du bouclier tarifaire, le Gouvernement s'appuie sur les préconisations de la Commission de Régulation de l'Energie, qui s'appuie elle-même sur les chiffres du marché de l'énergie. Pour le moment, la CRE n'a pas encore fait de recommandation. C'est attendu pour la fin de l'année 2022.

Comment fonctionne le bouclier ?

A titre d'exemple, en février dernier, la CRE a proposé aux ministres de l’énergie et de l’économie de faire évoluer les tarifs réglementés de vente d’électricité à + 44,5 %, soit + 57,22 €/MWh. Une proposition que les décideurs ont revu à la baisse. Les consommateurs ont eu une augmentation de 4 % sur leurs factures. Un grand écart donc entre la préconisation et la réalité.

Pour y parvenir, le Gouvernement a alors réduit la Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d'Electricité (TICFE), confirme la direction d'Electricité De France. L'entreprise aurait, quant à elle, augmenté la quantité d'électricité qu'elle vend à ses concurrents, à un prix avantageux. Les mêmes méthodes seront appliquées en 2023 pour atteindre la limite de 15 % annoncée par Elisabeth Borne. D'ailleurs l'augmentation proposée par la CRE a de grandes chances d'être plus élevée que 15 %.

Le bouclier tarifaire de l'Etat bénéficie uniquement aux clients, entreprises et collectivités soumis au Tarif Réglementé de Vente de l'électricité. Pour ceux non soumis au TRV, l'augmentation appliquée sera celle préconisée par la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). En Guyane, tout le monde bénéficie du fameux TRV, affirme la direction d'EDF.

Nouvelle vague de chèques énergie

Comment est-ce que l'Etat compensera la somme perdue en réduisant la TICFE ? Pour l'instant, on l'ignore. Notez cette autre décision d'Elisabeth Borne, qui annonce la couleur : il y aura une nouvelle vague de chèques énergie d'ici la fin de 2022, soit la deuxième en une année. 12 millions de foyers sont concernés.