Le combat de Swan Méri pour obtenir la création d'une filière d'élevage d'animaux sauvages en Guyane

A quand du lézard, de l’agouti, du maïpouri en vente chez les bouchers ? Depuis des années plusieurs éleveurs se battent pour la création d’une filière de production mais ils se heurtent aux difficultés de mise en place d’un centre de formation des producteurs. L'agriculteur Swan Méri, membre de la Fédération des éleveurs de gibiers explique son combat.

Swann Méri est âgé de 31 ans. Voilà 12 ans que cet éleveur et agriculteur à la fois s’est pris de passion pour les animaux dit sauvages. En 2015, avec son association," la ferme tropicale de Guyane"  il crée la Fédération des éleveurs de gibiers de Guyane. Leur but l’élevage des animaux locaux pour subvenir aux besoins alimentaires.

"Je pense qu'il faut produire. Nous sommes fait pour vivre à côté des animaux, pour les comprendre. Intelligemment il faut trouver le moyen de produire tout ce que l'on pélève dans la ressource."

Swann Meri, Membre de la Fédération des éléveurs de gibiers de Guyane

Mais voilà comme les bovins, l’élevage d’agoutis, de lézards, de serpents ou encore de maïpouris répond à une réglementation particulière. 

"Nous avons des normes qui nous sont imposées par les lois françaises européennes, internationales et locales et pour l'instant tant que les animaux ne sont pas considérés comme des animaux consommables, comme de la nourriture pour les guyanais puisque c'est le cas on ne va pas pouvoir mettre en place, porter la filière."

En attente d'une formation validante

La formation des éleveurs est au centre de la problématique de création de la filière sur le territoire.  Une première session avait vu le jour au début des années 2000. Les stagiaires n’ont pu la valider faute d’autorisation et de foncier. Près de 20 ans plus tard, un projet de centre de formation porté par la fédération a encore bien du mal à voir le jour. Et pourtant la filière semble prometteuse et nombreux sont les professionnels prêts à se lancer. 

" Il y a d'autres agriculteurs avec qui je suis en contact qui ont leurs pécaris, maïpouris ou leurs occos... On a déjà assez tardé on parle de filière d'élevage de la Guyane en 2022 bientôt 2023 alors que les animaux ne datent pas d'hier."

Swann ne désespère pas. Réaliser ce projet, selon lui, limiterait l’extinction des espèces et les trafics en tous genres. Parmi les revendications des états généraux de l’alimentation en 2017, il avait été acté un financement, malheureusement la proposition est restée sans lendemain. Aujourd’hui, les professionnels ne baissent pas les bras. 

" Je fais appel aux décideurs à ceux qui ont le pouvoir de tamponner, de prendre position pour cette filière... d'agir!" 

Une réunion à la CTG dans le but de relancer le processus a été organisée au début du mois, en espérant dans les années à venir la création des élevages de gibiers locaux sur le territoire.