Le contournement du poste de contrôle routier d'Iracoubo, un circuit bien rôdé par les migrants clandestins

Les traces de passage de clandestins en bordure de l'Iracoubo dans la mangrove

A Iracoubo, des habitants dénoncent l’inefficacité du poste de contrôle routier pour lutter contre l’immigration clandestine. Depuis de longues années, ils assistent au passage de clandestins qui contournent ce barrage. L'une de nos équipes a découvert les voies empruntées par ces clandestins. 

A Iracoubo, pour franchir le fleuve, ll faut montrer ses papiers et justifier un motif impérieux au poste de contrôle mais les étrangers en situation irrégulière venus de l’ouest passent par d’autres voies, en plein bourg via un layon permet d’accéder au fleuve en toute discrétion. Sylvian Saïbou, habitant d’Iracoubo explique qu'un chemin qui se trouve derrière la médiathèque d'Iracoubo permet d'accéder au fleuve. 

Un passage clandestin connu de tous à Iracoubo

Sylvian Saïbou vit à Iracoubo, c’est un habitué du fleuve. Il connait les lieux de traversée des migrants clandestins. Les traces de leur passage sont remarquables : des restes de bouées ou canots pneumatiques par exemple. Arrivés sur l’autre rive, les passeurs empruntent ce méandre sur le fleuve :

Ils traversent tranquillement près du poste de gendarmerie qui se trouve à 100 m. Ils passent tous les soirs. Le barrage n'est pas efficace !


Plus en amont, voici un autre point de débarquement des clandestins, où ils ont abandonné des moyens de flottaison de fortune avant de s’enfoncer dans la forêt. Le layon débouche près d'une maison, de l’autre côté du pont.
Cette semaine, des migrants ont investi la terrasse de la personne âgée qui y vit témoigne Aline Victorine, fille d’une habitante d’Iracoubo :

Ils ont passé la nuit ici. C'est au petit matin que l'infirmière a signalé à une de mes soeurs qui dort avec elle qu'il y avait du monde là qui dormait sur la terrasse... une quinzaine de personnes. Elles n'ont pas été menacées mais quand on se réveille le matin, on voit qu'ils ont pris la douche avec le tuyau d'eau... Il faut que cela s'arrête !

 

Des jeunes de la commune impliqués dans cette filière d'immigration

Parfois, la traversée tourne au drame…en novembre 2019, trois migrants se sont noyés durant la traversée…Adjoint au maire et pompier volontaire, Albert Golitin a participé à plusieurs sauvetages et recherches de noyés ces dernières années. Il précise que 8 corps ont été ainsi repêchés.

Autre inquiétude, selon plusieurs habitants d’Iracoubo, des jeunes de la commune participent aux filières de passeurs. Le tarif commencerait à 200 euros le passage par migrant, et peut monter bien plus haut dans d’autres cas.

Iracoubo : comment les clandestins contournent le poste de contrôle.