Le CPCA de Guyane prend en charge les auteurs de violences conjugales pour éviter la récidive

Prendre en charge les auteurs de violences conjugales pour éviter la récidive
Depuis la fin 2022, le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes finance cette expérimentation. Plusieurs centres de prise en charge et de suivi des auteurs de violences conjugales (CPCA), ont ouvert en France, dont un basé à Cayenne.

À première vue, le dispositif peut surprendre. Depuis plus d'un an, le CPCA de Guyane prend en charge les auteurs de violences conjugales. Une quinzaine d'appartements leur sont mis à disposition en moyenne six mois pour les éloigner des victimes.

"Ce n'est plus à la victime de quitter l'hébergement mais à l'auteur. Cela permet de préserver l'environnement de la victime, notamment lorsqu'il y a des enfants. Les auteurs sont hébergés et doivent respecter un certain nombre d'obligations et d'interdiction. Évidemment, ils ne peuvent entrer en contact avec la victime", détaille Lucie Charvet, travailleuse sociale au CPCA.

Les auteurs n'ont pas le droit de quitter le logement entre 20h et 6h du matin et sont soumis à des contrôles fréquents. Ils peuvent suivre des stages ou être accompagnés par des psychologues.

Éviter la récidive

Cette prise en charge permet de mieux comprendre le parcours des auteurs de violences conjugales. L'objectif est de diminuer le passage à l'acte et d'éviter la récidive. "Il faut comprendre que sans cette prise en charge globale, c'est-à-dire de la victime, des auteurs et des enfants témoins, on va retrouver une situation chaotique. Une seule partie serait prise en charge, suivie, accompagnée et l'autre moitié serait complètement défaillante, appuie Isabelle Hidain-Krivsky, directrice régionale aux droits des femmes.

Les travailleurs sociaux travaillent de ce fait sur les stéréotypes et le vécu des auteurs, qui les ont poussés à commettre ces violences. "On arrive à leur faire travailler sur leurs relations. Les faits de violences conjugales sont un glissement. Cela commence par une domination, souvent psychologique, prennent ensuite place les insultes et enfin les coups, détaille Lucie Charvet.

Aujourd'hui, une quarantaine d'auteurs de violences conjugales sont pris en charge par le CPCA de Guyane. Le budget alloué pour ce centre est de 200 000 euros par an. Il est financé par le ministère chargé de l'égalité entre les hommes et les femmes.

NB : Les auteurs de violences conjugales peuvent se porter volontaires pour être pris en charge par le CPCA. Le numéro est le suivant : 0694 24 48 40.