Le marché de la mort, lui, ne connaît pas la crise

Loin des caprices des marchés, des plans de rigueur et autres conséquences économiques de l’épidémie, le marché de la mort ne connaît pas la crise. Avec plus de 600.000 décès par an en France, ce « business » a encore de beaux jours devant lui.
 
Loin des caprices des marchés, des plans de rigueur et autres conséquences économiques de l’épidémie, le marché de la mort ne connaît pas la crise. Avec plus de 600.000 décès par an en France, l'INSEE ne s'aventurant pas à dresser un bilan statistique des conséquences de la Covid 19 sur la mortalité et avec un marché estimé à 2,5 milliards d’euros, ce « business » a encore de beaux jours devant lui.
Du cercueil aux soins de conservation en passant par les articles funéraires, les fleurs et autres, le moindre élément à un coût lors d’un décès. C’est pourquoi il est important de prévoir afin ne pas laisser ses proches assumer une facture exorbitante lors de son décès.
 

Six jours pour organiser

Avec toute la diplomatie du monde, malgré la vitre qui les sépare à cause de la Covid, Flavie, chargée de réception clientèle dans cette agence funéraire de Cayenne, renseigne une cliente qui la veille, a perdu une proche: « nous recevons la famille. Nous voyons ensemble quelles prestations elle souhaite avoir pour les funérailles et ces prestations bien sûr, ont un coût ».
Selon la loi, les familles ont 6 jours maximum pour tout organiser. Et malgré la peine qu’elles peuvent ressentir, il leur faut rester lucides. Car tout ou presque est payant dans des obsèques, et la facture, selon cette professionnelle du funéraire, est sensible au prix de départ du cercueil : « Les tarifs pour un cercueil que vous achetez à nu commencent aux alentours de 700 euros…et au-delà évidemment. Et ce cercueil, vous devez l’habiller. Il faut lui choisir des capitons, le rembourrage en tissu, des poignées…chaque élément à un prix. Il faut aussi penser à la toilette mortuaire du défunt, faire les soins de conservation éventuellement, il faut le vêtir, mettre des fleurs, mettre en place la veillée etc. Tout est payant ».
 

2 500 à 3000 euros

Flavie à gauche
Flavie recommande donc à tout un chacun d’être prévoyant afin de ne pas être surpris par une facture qui peut vite atteindre des sommets en fonction des options et prestations : « Le plus souvent on conseille aux familles d’anticiper. Le mieux c’est de prendre une garantie obsèques. Certaines banques proposent cette option lors de l’ouverture d’un compte. Il est aussi possible de souscrire auprès d’une agence funéraire. L’important en tous les cas c’est de le faire car les personnes qui restent, les proches, n’ont pas forcément toujours les moyens d’honorer une facture d’un montant minimum de 2 500, 3 000 euros », insiste-t-elle.
Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la crémation n’est pas moins chère. Le territoire étant dépourvu de crématorium, les candidats à ce type de d’obsèques doivent être transférés en Martinique ou en Guadeloupe. L’urne doit ensuite être rapatriée sur la Guyane et tous ces déplacements par avion sont coûteux. Il n’en reste pas moins que selon Flavie, les mentalités ont évolué sur cette question. De plus en plus de Guyanais s’orienteraient selon elle, vers cela.


Prévoir

La raison pour laquelle il convient de prendre ses dispositions, d’en informer ses proches, et le cas échéant, malgré la peine, de réfléchir avant de s’engager auprès d’un prestataire.
En 2017, « Familles Rurales » a mené une enquête sur les pratiques commerciales des entreprises de pompes funèbres dans 13 départements de l’Hexagone. Elle a relevé des écarts de prix importants entre les devis. L'organisation de consommateurs en a donc profité pour rappeler que les devis sont « obligatoires et gratuits ». Elle  invite ainsi les consommateurs à comparer les prix et à « résister au discours de commerciaux parfois peu scrupuleux ».