C’est une longue chaîne judiciaire, qui va de Cayenne à Pékin : le 22 janvier, sur la base de l’enquête menée par la Police Judiciaire de Guyane sous l’égide du Procureur, la justice française a délivré un mandat d’arrêt international, le suspect faisant l’objet d’une notice rouge Interpol. Les autorités chinoises ont donc pu interpeller l’auteur présumé des trois meurtres de Cayenne à sa descente d’avion, à l’aéroport de Pékin.
Et maintenant ?
Il y a peu de chances que le suspect soit remis à la France, car il s’agit d’un ressortissant chinois. Or, la Chine n’extrade pas ses ressortissants. Selon une source judiciaire en Guyane, cet homme devrait faire l’objet de ce qu’on appelle « une dénonciation officielle » de la France vers la Chine. Dans ce cadre, la procédure d’enquête française est transmise à la justice chinoise qui juge alors la personne incriminée, comme cela s’était passé avec le Brésil dans l’affaire « Manoelzinho ».
Enquête pour « assassinat »
L’homme de 40 ans, auteur présumé des trois meurtres le 20 janvier au domicile du gérant d’un libre-service au centre-ville de Cayenne, va donc être détenu en Chine. En Guyane, l’enquête confiée à la Police Judiciaire va se poursuivre sous le pilotage d’un juge d’instruction, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte hier pour assassinat.
À ce stade, les investigations ne s’orientent donc pas vers un vol qui a mal tourné, mais vers des meurtres avec préméditation. L’enquête devra éclaircir les motifs de ces actes, qui ont ému les habitants du quartier des rues Lieutenant Becker et Justin Catayée, à Cayenne, et au-delà, la communauté chinoise et de nombreux Guyanais qui appréciaient Patrick Ho Wen Tsaï, 57 ans, le gérant du libre-service, décédé samedi de plusieurs coups à l’arme blanche, avec sa fille Jennifer, 19 ans, et sa grande sœur Andrée, 62 ans.