Le trafic de cocaïne entre la Guyane et l'Europe, un phénomène de grande ampleur

Contrôle d'agents douaniers à l'aéroport Félix Eboué
Nouvelle preuve de l’importance du trafic de cocaïne entre Cayenne et Paris, la semaine dernière, sur un même vol, 50 passagers n’ont pas pris l’avion en raison d’un contrôle systématique anti-drogue mené par la police.

Près d’un passager sur 5 dans un même vol Cayenne-Paris lié au trafic de drogue ou suspecté de l’être : le résultat de l’opération en dit long sur l’ampleur du trafic de cocaïne entre la Guyane et l’Europe.

Mardi 24 mai, sur réquisition du procureur, les policiers de la direction territoriale de la ont contrôlé tous les passagers et leurs bagages avant l’embarquement sur le vol Air France Cayenne–Paris. La compagnie avait avisé les passagers par sms pour leur demander de venir plus tôt à l’aéroport. Résultat : sur les 283 passagers du vol, 50 n’ont pas pris l’avion. Cinq ont été arrêtés pour trafic de stupéfiants, les policiers ayant trouvé de la cocaïne dans leurs bagages.

Une quinzaine d’autres avaient un profil suspect : ils ne savaient pas chez qui ils allaient dans l’hexagone, ou ne pouvaient pas citer de destination précise, attitude classique des mules qui ont ingéré de la drogue pour faire le voyage Cayenne-Paris. A noter que faute de moyens suffisants, les autorités sont très loin de pouvoir détecter systématiquement la cocaïne ingérée. Ces quinze personnes sont désormais interdites d’aéroport par arrêté préfectoral. Enfin, sur ce même vol, 28 passagers ont préféré ne pas se présenter à l’aéroport, ce qui dénote une attitude pour le moins suspecte.

L’an dernier, 512 mules ont été interpellées et une tonne 500 de cocaïne a été saisie en Guyane (Pour le détail, en 2021, 1,1 tonne saisie sur le territoire, pour l’essentiel à l’aéroport, le reste dans des colis postaux à destination de l’hexagone, soient environ 400 kgs).