Leçon d’écriture au lycée Félix-Eboué par l’auteur Wilfried N’Sondé

Wilfried N'Sondé est à la fois musiciens et auteur
L’auteur présent en Guyane à l’occasion du Festival du livre a rencontré des élèves du lycée Félix-Eboué, à Cayenne.

« Comment parvenez-vous à trouver la bonne tournure de phrase ? « Pourquoi est-ce que vous mêlez fiction et réalité ? » « Comment donner de la profondeur à un personnage ? » On pourrait croire que Wilfried N'Sondé donnait, comme il a l’habitude de le faire, une masterclass à des auteurs.

La scène se passait pourtant dans un lycée cayennais. Il faut dire que pour ces élèves de Félix-Eboué, en classe préparatoire littéraire et, pour certains, membres du Club de lecture de l’établissement, la lecture, et l’écriture font partie du quotidien. Ils ont trouvé face à eux un auteur à l’enthousiasme contagieux et généreux dans ses réponses. Invité au Festival du livre, Wilfried N’Sondé, auteur et musicien français, né au Congo Brazzaville, en est à son troisième séjour en Guyane. Avant les grands rendez-vous de la fin de semaine, il s’est rendu au lycée Félix-Eboué à l’initiative d’Anne Kihm, professeure documentaliste. Durant ce premier trimestre, elle a organisé une série de rencontres autour de la littérature et des auteurs. Recevoir Wilfried N’Sondé, auteur plusieurs fois primé, était une opportunité qu’elle n’a pas hésité à saisir. Et les élèves ont visiblement apprécié, certains ayant lu ses ouvrages.

Les échanges ont été riches entre les jeunes et l'auteur

 C’est difficile au début, c’est difficile à la fin… Mais écrire, c’est une liberté incroyable !

Wilfried N'Sondé

Ce qui a surtout fait la richesse de l’échange, c’est l’intérêt de ce jeune public pour l’écriture. À leurs questions sur la réalité d’un écrivain, et la difficulté de son art, Wilfried N’Sondé a répondu sans détour. « C’est difficile, mais la difficulté est nécessaire. Si on n’aime pas la difficulté, il ne faut pas écrire de roman. Dans vos vies, méfiez-vous de la facilité. C’est se sous-estimer que d’aimer des choses faciles. » Face aux jeunes visages, L’auteur attrape un de ses livres posé là, La Reine aux yeux de lune, son dixième ouvrage, paru l’an dernier. « Ce livre-là, c’est la version 8. Ça veut dire que la version 1 était nulle ! Elle manquait de profondeur, de rythme… Quand on écrit, on doit accepter ce paradoxe : la version 1 est nulle, la deuxième est un peu moins nulle, et la suivante encore moins. On s’éclate à l’avant-dernière version ! L’écrivain n’écrit pas, il réécrit. »  S’il a insisté sur le travail nécessaire, Wilfried N’Sondé a surtout encouragé à travers son expérience personnelle les lycéens à lire, toujours plus « je ne lis pas beaucoup, je lis é-nor-mé-ment », et à écrire encore et toujours : « c’est difficile au début, c’est difficile à la fin… Mais écrire, c’est une liberté incroyable ! Tu maîtrises tout ! »

Les questions ont été nombreuses et ont amené à des échanges nourris

Ecrire demande de l'endurance et beaucoup d'humilité. Mais dans le même temps, il faut être sûr de soi

Wilfried N'Sondé

Camille, 18 ans, étudiante de classe préparatoire, a passé beaucoup de temps le doigt en l’air comme, il faut l’avouer, nombre de ses camarades. À l’issue de la rencontre, la jeune fille était ravie des réponses obtenues à ses questions. « J’ai appris plein de choses sur l’écriture ! Cela m’a donné des pistes pour mes écrits. J’écris depuis longtemps, mais j’arrête souvent… La rencontre m’a inspirée pour revenir au roman épistolaire que j’ai commencé. Je crois que je vais le réécrire pour donner plus de profondeur à mes personnages. » Clara, 19 ans, partage le même enthousiasme. « J’ai adoré cette rencontre ! C’est une chance de pouvoir poser ses questions à un auteur directement. Il est très inspirant et personnellement il m’a donné envie de lire ses livres ! »

Vendredi, Wilfried N’Sondé, comme les autres auteurs du Festival du livre accueillera d’autres scolaires et le grand public au Zéphyr. Les rencontres se poursuivront au même endroit le samedi.

Wilfried N'Sondé sera présent au Festival du livre au Zéphyr, à Cayenne