Législatives 2022 : ce qu'il faut savoir sur Jean-Victor Castor, candidat dans la 1ère circonscription de Guyane

Portrait de Jean-Victor Castor
Le 2nd tour des élections législatives se tiendra le samedi 18 juin 2022 en Guyane. Dans la 1ère circonscription, deux candidats s'affronteront, dont Jean-Victor Castor. Découvrez qui est ce candidat dans notre série de portraits consacrée aux prétendants à la députation.

Jean-Victor Castor est né le 21 avril 1962 à Sinnamary. Septième d'une fratrie de huit enfants et fils de parents instituteurs, il fait ses études sur Cayenne jusqu'au lycée. Durant son adolescence, il découvre et s'engage dans les mouvements de lycéens dès l'âge de 16 ans. Il part en France afin d'y poursuivre ses études de chimie et milite à l'Union des Étudiants Guyanais (UEG). De retour au pays en 1985, il participe à la création du journal Rot Kozé, en 1990, et du Mouvement de Décolonisation et d'Émancipation Sociale, en 1991. Il milite activement à l'Union des Travailleurs Guyanais dont il devient membre de la direction et participe aux grandes mobilisations, notamment dans l'entreprise dans laquelle il travaille : EDF. C'est à l'occasion de la dernière grande grève à EDF qu'il subit la répression syndicale et est licencié. Il reprend ses études et part se former en France dans un nouveau secteur d'activité. Il revient avec un diplôme de technicien projeteur en génie climatique. 

Aujourd'hui, il est chargé d'affaires dans une grande entreprise. Jean-Victor Castor a participé à l'ensemble des mouvements sociaux et syndicaux depuis 1986 : Mouvement Syndical Unifié en 1992, Novembre 1996 pour l'obtention du Rectorat, de l’Académie de la Guyane. Il a d'ailleurs a fait partie de la vague d'arrestations et de déportations vers les Antilles de la jeunesse et des militants politiques (tous sont relaxés et indemnisés dans cette affaire). Il y a aussi eu le mouvement de 2013 pour l’université de la Guyane et ceux de 2017.

Elu à la Région de 1998 à 2004, il participe aux mobilisations populaires et aux négociations politiques avec les gouvernements de gauche, comme de droite, à propos d’un statut d’autonomie pour la Guyane. Lors des manifestations en 2001, il révèle avoir été victime "d'une tentative d'assassinat par les gardes mobiles". En 2012, il devient secrétaire général du MDES, et occupe également différents mandats d'élu local à la Région, à la Municipalité de Matoury et à la CACL. Il cède son mandat d'élu de l'opposition de la mairie début 2022 à Vanessa Alphonsine, afin de se consacrer pleinement, s'il est élu, à son mandat de parlementaire. Depuis octobre 2018, il est le président de la Ligue d’Athlétisme avec "des résultats historiques et une reconnaissance incontestable du monde sportif".

1Pourquoi vous présentez-vous ?

"Parce que l'état actuel de la Guyane, notamment après ces deux années de Covid, nous montre que notre pays a besoin d'un député qui a un positionnement clair et constant, une pratique militante certaine et une grande expérience politique. Je travaillerai avec l'ensemble des élus et de la population, tout en demeurant ancré sur mon territoire et défendrai nos grands dossiers en France, en Europe et à l'international."

2Quels sont les principaux sujets de la Guyane que vous allez porter à l’Assemblée Nationale ?

"Le foncier. C'est un préalable qui détermine tout le reste. Prendre l'initiative en vue d'unifier les positions en Guyane sur la question. En premier lieu, mettre en place un processus de travail avec les Kanaks, afin de bénéficier de leur expérience. Parallèlement, déposer le dossier à l'Elysée et au niveau des instances internationales. Saisir les juridictions compétentes à partir des travaux déjà réalisés par des juristes guyanais.

L'autonomie. Il faut que les décisions soient prises localement. Participer activement à toutes les concertations locales. Au niveau de la négociation, faire profiter de mon expérience dans le domaine pour que l'issue soit favorable à la délégation guyanaise. Être un acteur efficient pour que le résultat de la consultation soit positif. S'agissant d'un statut sui generis, impliquant une révision constitutionnelle, agir pour garantir l'intégrité du projet qui sera voté.

La jeunesse. C'est le défi social à relever. Ouvrir des perspectives dans les domaines de la loi terre logement ; le retour au pays et l'accès à la terre ; l'amélioration du système de santé ; l'accompagnement des jeunes chefs d'entreprise ; des infrastructures scolaires en capacité d'accueillir dignement et efficacement, l’ensemble des élèves ; des programmes scolaires qui nous ressemblent et des filières d'apprentissage porteuses."

3Dans quel groupe de l’Assemblée Nationale allez-vous siéger ?

"Aujourd'hui, il est prématuré de répondre fermement à cette question, car tout dépendra des jeux d'alliances. Quoi qu'il en soit, je siègerai dans le groupe qui me permettra de m'exprimer, d’agir avec efficacité et surtout proche de nos valeurs."