Malgré les potentiels réels de l’agriculture en Guyane et une amélioration de la production de la filière élevage, le monde agricole vit un marasme sans précédant. Certains exploitants se trouvant dans des situations de détresse sont arrivés à des actes extrêmes.
En moins d’une semaine deux exploitants de Montsinéry et de Macouria ont mis fin à leurs jours. Cela ramène le nombre à trois suicides pour cette année 2022. Des drames qui affectent et inquiètent la communauté agricole.
Le Groupement Régional des Agriculteurs de Guyane a appelé ce matin à une mobilisation devant la préfecture et a adressé un courrier d'alerte au aux autorités d'état et locales. Il souligne dans son courrier leurs difficultés récurrentes vécues depuis la crise covid-19 avec les pénuries et l’inflation des prix tels :
- Le prix du sac d’aliment bétail qui augmente de + de 35 %
- Le prix de la tonne d’engrais qui augmente de + de 40 %
- Le prix du carburant qui augmente de + de 30 %
- Le prix du fret qui augmente avec un coût de conteneur de 2000€ supplémentaires »
A cela se sont ajoutés des aléas climatiques notamment les fortes pluies de mars qui ont mises à mal les cultures et le bétail réduisant de fait la production. Le secteur agricole traverse donc une grave crise de trésorerie.
Trouver des solutions pour assurer la survie des agriculteurs
Si l’état des lieux est alarmant, selon le Groupement Régional des Agriculteurs de Guyane, il y a matière à redresser la barre pour répondre aux besoins de la population et il fait des propositions dans ce sens :
- Mise en place immédiate du plan de compensation de l’Etat via le plan de résilience pour les filières animale et végétale
- Blocage des prix sur les matières premières sur la période de crise
- Retrait de l’octroi de mer sur certaines matières premières (intrants pour le végétal, aliment bétail)
- Prolongation du blocage du prix du carburant
- Etudier la possibilité d’approvisionnement en carburant dans notre zone géographique
- Favoriser et accélérer la coopération avec le Brésil sur l’alimentation du bétail
- Création d’un stock de 3 mois de matières premières (céréales)
- Stopper la spéculation sur les matières premières
- Faciliter l’accès au foncier agricole des jeunes diplômés et des porteurs de projets, tout en mettant en place des outils d’aides adaptés en vue d’une production durable.
Reste à voir s'il y aura des réponses rapides pour endiguer le marasme de l'agriculture guyanaise.