Les assises de l'agriculture : le développement des filières agricole et agroalimentaire pour la période 2021-2027.

88% des besoins alimentaires de la population guyanaise sont importés. Portées par la CTG, les assises de l’agriculture de Guyane débutent ce lundi. L’objectif : élaborer le cadre stratégique de développement des filières agricole et agroalimentaire pour la période 2021-2027.
 
88% des besoins alimentaires de la population guyanaise sont importés. Le territoire est donc loin de la souveraineté alimentaire voulue par le Plan Relance. Tout est encore à faire. Portées par la Collectivité Territoriale de Guyane, les assises de l’agriculture de Guyane débutent ce lundi et elles se dérouleront jusqu’au 1er décembre sur tout le territoire. L’objectif : élaborer le cadre stratégique de développement des filières agricole et agroalimentaire pour la période 2021-2027.  Des assises en deux temps avec, en amont, des assises déconcentrées dans chacun des cinq bassins agricoles de Guyane, du lundi 23 novembre 2020 au jeudi 26 novembre 2020, à Saint-Laurent du Maroni, Maripasoula, Sinnamary, Roura, Régina. En clôture, deux jours de débats avec l'ensemble des partenaires, dont une journée dédiée à l’innovation, le lundi 30 novembre et le mardi 1 décembre 2020, à l’Hôtel Territorial. Qu’en attendent les principaux intéressés, à savoir les agriculteurs guyanais ? L'exemple de Jean-Hubert François agriculteur à Montsinery. 


Des assises attendues

Hôtel territorial

Structurer la filière agricole, favoriser le développement économique et l’emploi, inciter à la consommation de produits locaux ou encore améliorer la restauration scolaire. Les assises de l’agriculture sont avant tout un moyen de tracer la politique agricole guyanaise de demain.
Jean-Hubert François, exploitant agricole à Wayabo
Jean-Hubert François, agriculteur bio à Montsinéry et ancien syndicaliste, en attend beaucoup. S’il admet que cette opération va permettre de rassembler le monde agricole autour de la table, il doute que les véritables problèmes structurels, les réalités de la filière soient abordés. En particulier pour l’accès aux aides nationales et surtout aux fonds européens.

"Cela permet de faire un stop et de savoir où en est l'agriculture en Guyane, où on en est sur les investisements, sur les objectifs que nous nous sommes fixés. C'est une photographie de l'existant(...) Plutôt que de se glorifier, sur ce que nous aurions fait, il faut faire le point sur ce que nous avons râtés, les retards et ce que nous pouvons rattrapper (...) Quelle agriculture, industrielle ou traditionnelle ? Il faut que nous ayons des systèmes automatisés, des pratiques un peu plus modernes si on veut répondre aux besoins alimentaires des années futures". 


Un retard administratif  qui certes se rattrape peu à peu, mais pas seulement. Autre point noir, la concurrence déloyale des produits importés illégalement du Surinam ou du Brésil. Pour l’instant, selon Jean-Hubert François, aucune solution n’est avancée.
Orchestrées par la CTG face à une Chambre d’Agriculture jugée très discrète par l’ancien syndicaliste, les assises de l’agriculture de Guyane sont peut-être un moyen de dresser le bilan des élus dans ce domaine à quelques mois du renouvellement de l’hémicycle.

Assises des agriculteurs