Les Brésiliens sont convoqués aux urnes ce dimanche 2 octobre

Le premier tour de l'élection présidentielle brésilienne se déroulera le 2 octobre. L’enjeu est d’importance : le siège du président de la République du Brésil. Selon les derniers sondages l'ancien chef d'Etat Lula et le président sortant Bolsonaro sont d’ores et déjà qualifiés. Seulement ils n'excluent pas une victoire dès le premier tour pour le candidat de la gauche

L'élection présidentielle au Brésil et en particulier les campagnes de Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, et de Jair Bolsonaro animent le pays depuis plusieurs mois. Le scrutin présidentiel brésilien est prévu les dimanches 2 et 30 octobre 2022. Organisé tous les quatre ans, le dernier vote, s'est tenu le 28 octobre 2018, et a sacré Jair Bolsonaro. Cette année l'homme politique est candidat à sa succession pour un deuxième mandat consécutif. 

La Constitution de 1988 limite l'exercice de la fonction de président de la République fédérative du Brésil à deux mandats consécutifs mais n'empêche pas plus tard aux anciens chefs de l'Etat de se représenter, à l'instar de Luiz Inacio Lula da Silva qui a gouverné le pays de 2003 à 2010.

Lula contre Bolsonaro

Lula et Jair Bolsonaro, tous deux candidats à l'élection présidentielle brésilienne.

Libéré de sa condamnation jugée partiale par la Cour Suprême en 2021, Lula brigue un troisième mandat et a des chances de l'emporter grâce à sa popularité auprès des classes populaires et de son association avec un colistier issu du centre droit, Geraldo Alckmin. L'autre poids lourd de l'élection présidentielle brésilienne et l'actuel chef de l'Etat, Jaïr Bolsonaro, qui espère être réélu malgré un mandat marqué par les révoltes et les critiques contre sa politique. Le président brésilien accuse une baisse de popularité mais peut compter sur une base électorale solide qui compte les électeurs de droite attachés aux valeurs conservatrices et familiales, l'armée et les grands patrons.

Neuf autres candidats

Neuf autres candidats se sont lancés dans la course présidentielle dont un qui apparaît comme le troisième homme de l'élection : Ciro Gomes. Cet ancien ministre du centre gauche veut être une autre voix pour les électeurs déçus par le Parti des Travailleurs (PT) de Lula mais la presse brésilienne n'exclut pas un possible rapprochement entre les deux candidats de gauche. D'autres candidats de gauche sont en course en tant que dissident du PT comme Vera Lúcia Salgado, la communiste Sofia Manzano et Leonardo Péricles de l'union populaire. A droite cette fois Simone Tebet et Soraya Thronicke portent les voix du centre droit tandis José Maria Eymael a un discours plus droitier. Le candidat à la pensée libéraliste Felipe d'Avila termine la liste des prétendants à la présidentielle brésilienne.

 

Cinq scrutins simultanés

Vue aérienne de Brasilia

Une fois élu, le président de la République fédérative du Brésil est en place pour quatre ans. Mais avant de s'installer à la tête du pays, il faut remporter le scrutin majoritaire à deux tours. Une victoire dès le premier tour de l'élection présidentielle est possible si un candidat remporte la majorité absolue des voix, soit 50% des suffrages valides plus un vote. 

Côté suffrage, le taux de participation est généralement important du fait du vote obligatoire imposé par la Constitution de 1988 qui contraint tous les citoyens de 18 à 70 ans à participer à tous les scrutins. Selon les chiffres officiels du Tribunal supérieur électoral (TSE), 156.454.011 Brésiliens seront "aptes à voter" le 2 octobre prochain. C'est 6% de plus que lors du dernier scrutin, en 2018. Cette obligation n'empêche pas une augmentation du taux d'abstention ces dernières années. A l'élection présidentielle de 2018, 21,3% des électeurs s'étaient abstenus.

Cinq scrutins sont organisés simultanément, lors de ces élections générales. Les députés des États (Assemblées législatives des États fédérés), les députés fédéraux (Chambre des députés fédérale) et les gouverneurs de chacun des 27 États, doivent tous être élus à cette occasion pour un mandat de quatre ans. Un tiers des 81 sièges de sénateurs sont aussi à pourvoir, pour une durée de huit ans. Mais l'élection la plus importante demeure celle du président de la République.