À première vue, ce choix pourrait surprendre. Militante de longue date, Monique Guard était l’une des voix du mouvement social de 2007. Cinq ans plus tard, elle était candidate du Front de Gauche, l’alliance de Jean-Luc Mélenchon et des communistes, aux élections législatives. Elle avait alors recueilli 49 voix et 1,90% des suffrages exprimés. Mais André Rougé, député européen et délégué national à l’outre-mer, estime que ce n’est "pas le premier transfuge. Il y en a de plus en plus", venant de la gauche. C’est lui qui a proposé son nom lors du bureau national du Rassemblement national qui s’est tenu ce lundi 5 juin, à Paris, en remplacement de Jérôme Harbourg.
Offre de service spontanée
Monique Guard-Wilson est "venue nous faire une offre de service spontanée durant la campagne présidentielle au siège de campagne de Marine Le Pen et le contact est tout de suite passé", raconte-t-il. Déçue, selon lui, par l’absence de proposition en matière de politique migratoire dans le programme du candidat La France insoumise, et par le fait que Jean-Luc Mélenchon ait appelé à faire barrage à Marine Le Pen, face à Emmanuel Macron.
Pour André Rougé, Monique Guard-Wilson est "quelqu’un de dynamique, d’investi, de connu et reconnu, qui a un réseau". Et Jérôme Harbourg, son prédécesseur à la tête du RN guyanais, avait "du mal à mener de front son activité d’employé d’huissier avec son activité politique".
Ce lundi, le bureau national du Rassemblent national était destiné à "préparer les futures élections sénatoriales et européennes". Et ce n’est pas un hasard si cette désignation intervient dans ce contexte. Dans les outre-mer, et en particulier en Guyane, Marine Le Pen fait de très gros scores à la présidentielle (17,66% au premier tour, 60,78 au second tour en 2022) mais son parti ne parvient toujours pas à s’implanter lors des élections intermédiaires. "On pêche un peu dans ce domaine", constate André Rougé.
Monique Guard-Wilson devra tenter de combler ces défaillances en essayant de convaincre des personnalités qui pourraient se porter candidates aux prochaines élections en Guyane. Il lui faudra "trouver une cinquantaine de candidats pour les territoriales, des têtes de liste pour l’ensemble des communes aux élections municipales et des candidats aux législatives".