Les députés Jean-Victor Castor et Davy Rimane dans un exercice de clarification après la visite du président Macron en Guyane

Davy Rimane, député de la 2e circonscription et Jean-Victor Castor député de la 1ère circonscription dans l'émission Face à l'Actu le 4 avril
Ils étaient les invités de l’émission Face à l’Actu ce 4 avril, les députés Jean-Victor Castor et Davy Rimane interrogés par Jessy Xavier ont de nouveau expliqué leur position et pourquoi ils n’ont pas rencontré le président Macron lors de sa visite de 36h en Guyane du 25 au 26 mars.

Réunis sur le plateau de Guyane la 1ère, Face à l’Actu les deux députés de Guyane ont confirmé tout au long de cet échange télévisé qu’ils étaient bien sur la même longueur d'onde tant au plan des actions et projets de lois à mener dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale qu’en Guyane auprès des élus locaux et de la population.

« Non, nous n’avons pas pratiqué la politique de la chaise vide »

Jean-Victor Castor et Davy Rimane n’étaient pas présents au dîner républicain du 25 mars auquel le président Macron en Guyane pour 36h avait convié l’ensemble de la classe politique locale pour échanger sur les problématiques guyanaises y compris celle l’évolution statutaire. Une partie des élus s’est rendue à ce dîner mais pas les deux députés.

Davy Rimane, le député de la seconde circonscription l’affirme d’emblée : « J’assume mes propos et mes prises de position… ». Il a rappelé que par lettre du 18 mars cosignée par l’ensemble des élus, un rendez-vous formel pour évoquer la question statutaire avait été sollicité. Le dîner républicain à huis clos où la presse n’était pas admise ne leur a pas semblé un cadre propice pour travailler sur cette question.

Le député Castor en termes fermes mais mesurés, toujours sur la question statutaire met en avant la nécessité d’une égalité de traitement dans la posture gouvernementale :  « nous voulons la même chose que pour la Corse, des échanges face à la population et à la presse »

 « Le gouvernement ne fera rien pour la Guyane »

Par ailleurs Jean-Victor Castor souligne que ce voyage présidentiel avait pour objectif principal le Brésil pour des accords économiques et géostratégiques : « … La Guyane c’était une escale... il ne fallait pas s’attendre à de grandes annonces et la population n’en attendait rien. »

Davy Rimane appuyant de son côté sur le fait que la France perd pied à l’internationale et tente de se rapprocher des 10 puissances économiques qui constituent les BRICS dont fait partie le Brésil.
Revenant à la question statutaire le député Castor rejette l’argument du président de la République de la sous-utilisation de l’article 73 qui régit actuellement la Guyane.

Selon les deux députés, il  n’y a pas d’autre issue pour les Guyanais que de sortir de l’actuel carcan institutionnel français de l’article 73 de la constitution complètement inadapté à la situation guyanaise et cela, à tous les niveaux.
Qu’il s’agisse de l’agriculture, de la pêche, de l’attribution du foncier, des autorisations d’exploitation de mines, l’administration déconcentrée a voix prééminente sur tout et applique sans états d’âme lois et directives à contre-courant des intérêts de la population affirme le député Castor.

Jean-Victor Castor a aussi fustigé la position parisienne et européenne qui est, selon lui, la doctrine suivante : il ne faut surtout rien changer en Guyane car elle est la caution verte de la France à l’étranger. Il n'y a donc pas d'autre choix que de se battre ensemble a martelé le parlementaire tous corps confondus de la société guyanaise pour obtenir ce changement de statut.

Une position doublement partagée et défendue devant les instances nationales par les deux députés.

Reste maintenant à emporter l'adhésion populaire et surtout à réconcilier les clans politiques qui ont montré leurs divergences à l'occasion de la venue du président Macron.

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