Le festival international du film documentaire "Les Révoltés du Monde" revient pour une troisième édition en Guyane. Il se déroule en deux temps, le premier (du 23 au 26 mai) portait sur la compétition. 12 films ont été diffusés dans la salle Eldorado, à Cayenne, devant un jury de professionnels présidé par Antoine Karam (ancien sénateur et président du Conseil Régional de la Guyane) et par le public.
"C'est un choix politique"
La seconde partie du festival se joue hors les murs, dans six communes du département : Macouria, Rémire-Montjoly, Saint-Georges de l'Oyapock, Kourou, Mana et Saint-Laurent du Maroni. Plusieurs films sont diffusés gratuitement dans ces collectivités, la projection est ouverte au public.
"Quand on a fait la sélection pour les films en compétition, on adresse cette sélection aux maires et ce sont eux qui choisissent le film qu'ils vont projeter dans leur commune", explique Jean-Paul Jouanelle, délégué régional du festival. "Par exemple, Georges Elfort (maire de Saint-Georges de l'Oyapock) a choisi le film sur Lula (président du Brésil) pour des raisons évidentes", ajoute-t-il.
Au sein de l'association Protéa (qui organise l'événement, ndlr), nous considérons qu'il ne faut pas limiter le festival à Cayenne, car ce sont les personnes qui ont plus facilement accès à la culture en général. On va aussi au centre pénitentiaire, parce qu'on estime que les détenus ont droit à la culture comme les autres, voire plus que les autres puisque c'est un moyen d'émancipation. C'est un choix politique.
Jean-Paul JOUANELLE, délégué régional des Révoltés du Monde
Les projections sont suivies de débats, les intervenants se déplacent donc sur place. Néanmoins, les moyens de l'association - qui est aussi présente en Martinique, à Paris et à la Réunion - sont limités en Guyane. Pour l'instant, il n'y a pas plus de possibilités d'interventions dans les communes.
Seulement sept adhérents sont en Guyane et, alors que la Martinique en est à sa 8ème édition, le festival Les Révoltés du Monde est encore nouveau chez nous. L'association est aussi confrontée à l'enclavement des communes. L'équipe envisageait de se rendre à Maripasoula pour cette édition, un voyage pas si évident depuis la liquidation d'Air Guyane. La voie fluviale pourrait donc être envisagée.
"Mais il y a un gros potentiel", assure Jean-Paul Jouanelle, qui lance un appel aux potentiels futurs adhérents.