Les vestiges de la forge de Loyola exposés à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane

Yannick Le Roux, docteur en archéologie, présente l'exposition "mémoire de métal" à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane .
L’exposition "mémoire de métal" est visible jusqu’au 17 janvier à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane à Remire-Montjoly. En 30 ans de fouilles archéologiques sur le site de Loyola, près de 300 objets en métal ont été découverts. Ils en disent encore beaucoup aujourd’hui sur la forge de Loyola.

"On voit ici un aspect important du travail de la forge, avec les outils comme les marteaux qui ont beaucoup soufferts. Certains ont cassé, certains sont écrasés par le martèlement du forgeron", commente Yannick Le Roux, docteur en archéologie.

Après 30 ans de fouilles archéologiques 

L’exposition "mémoire de métal" est visible jusqu’au 17 janvier à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane à Remire-Montjoly. Après 30 ans de fouilles archéologiques menées sur le site de Loyola, Yannick Le Roux, docteur en archéologie, restitue les vestiges du site et notamment de la forge.

L'exposition "mémoire de métal" à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane.

Près de 300 objets en métal

Près de 300 objets en métal y ont été découverts durant les quatre années de fouilles consacrées à la forge. "Il y a des outils de fer nécessaires au travail du forgeron, mais aussi des éléments de chaîne, une entrave d’esclave, une manille ayant pu être une entrave de cheville", présente encore Yannick Le Roux, docteur en archéologie.

Tous ces objets sont exposés dans plusieurs vitrines au sein de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane à Remire-Montjoly. Ils dévoilent encore plus de la période coloniale. Construite en 1668, l’Habitation Loyola a été occupée et développée durant la période esclavagiste par la congrégation des Frères spiritains.

L'exposition "mémoire de métal" à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane.

Des esclaves "à talent"

"On a retrouvé à Loyola, deux éléments reliés à l’esclavage, deux colliers de servitudes, et ces objets sont sans ambigüité sur la pratique de l’esclavage", assure Yannick Le Roux.

Les forgerons étaient des esclaves formés sur place, même si certains d’entre eux avaient sûrement acquis des connaissances en Afrique. Leurs compétences pour forger faisait d’eux des esclaves dit "à talent". La forge de Loyola était très importante. Selon Yannick Le Roux, docteur en archéologie, il se pourrait qu’il y ait-eu quatre forgerons à Loyola. Pourtant, il n’y en avait généralement qu’un sur des sites similaires.

L'exposition "mémoire de métal" à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane.

Et de nombreux autres objets

"Deux boulets de canons ont aussi été retrouvés, poursuit Yannick Le Roux, docteur en archéologie. Il y avait six canons pour défendre l’Habitation contre les descentes de pirates redoutées à l’époque". Des objets en métal en lien avec l’agriculture ont été retrouvés, mais aussi des objets de table servant au repas. Tous sont exposés à la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane.

"On a voulu rendre cette exposition la plus vivante possible, pour comprendre le travail du forgeron et de l’esclave à Loyola", ajoute Yannick Le Roux qui assure que ce site archéologique n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.