Lia de Zamunda, une artiste guyanaise à contre-courant

Lia Boutrain se lance dans la chanson
En deux semaines, le clip de la chanson « Juste un homme … la réponse » sur la chaîne You Tube de Lia de Zamunda a déjà été vu plus d'un miller de fois. Un score honorable pour une réalisation artistique toute nouvelle dans le paysage musical guyanais. L’initiatrice de ce projet qui s’est déjà confronté à différents univers s’explique sur son rêve musical devenu réalité.

Lia est, sans aucun doute, ce que l’on peut appeler une touche à tout, à l’image de sa mère, Sergine Boutrin, créatrice du Muzéduninport’Koi ». Curieuse, passionnée, attirée par toutes les formes d’arts, Lia est une jeune femme qui ose, s’affranchit de certains codes sociétaux et se sent libre de faire ce qui l’attire.

D’une envie personnelle nait un clip

« Ce projet est né en avril 2022. Il n’était pas prévu comme cela. Au départ, j’ai rêvé que je répondais à Tchôsin et sa chanson « Juste un homme » qui me trottait dans la tête. J’ai demandé un instru à Jésus Lord.  Je voulais faire cela, juste pour moi, pour ensuite publier sur mes réseaux sociaux. Il a trouvé l’idée marrante et a demandé à entendre. J’ai pris sa chanson comme point de départ et écrit une réponse… »

L’aspirante chanteuse installée dans la bulle de Zamunda (c'est ainsi, que Lia, nomme son monde réservé à quelques privilégiés) a pris deux mois pour peaufiner la chanson, aidée par Jésus Lord. Elle a aussi pris des cours de chant. Dans son texte, elle reprend, ce qui a nourri beaucoup de standards du jazz : la déception amoureuse.
A la fin, plutôt satisfaits du résultat, les complices ont voulu aller plus loin et réaliser un clip.

Un clip qui magnifie la femme

« L’idée du clip c’était de susciter le regret chez l’homme. J’explique dans ma chanson les raisons qui m’ont poussé à te quitter même si tu aurais aimé que je te reprenne. Et pour cela, il me fallait avoir une tenue, un style qui suscite le regret. Je me suis inspirée de l’héroïne du film « Qui veut la peau de Roger Rabbit »… Jessika est une femme très grande, très belle, très pulpeuse avec de gros seins qui chante dans une des scènes, avec une robe très sexy, très décolleté, très fendue et elle porte des gants… »

Dans ce clip, à la mise en scène très léchée, avec un parti pris esthétique très affirmé, la jeune femme est entourée de Tchôsin, et de musiciens connus (Arsène Popo à la batterie, Pierre Foulquier à la contrebasse, Lionel Laguerre au piano et Kenny Ho York Kui à la trompette). Ils ont accepté d’être de simples acteurs, et tout a entièrement été interprété par Lia et Jésus Lord Hyppolyte, multi instrumentiste dans ce clip.


Le jazz pour ce clip mais pas pour les prochains

Pour Lia, le choix musical ne pouvait s’apparenter qu’au jazz même si cela n’est pas son genre musical préféré. Elle ne se focalise pas sur un style en particulier. « J’aime beaucoup la soul, le rap pour les paroles, le dance hall guyanais, la musique traditionnelle guyanaise créole. Le reggae et le zouk m'attirent moins mais il y a des chansons dans ces styles que j’aime beaucoup" »

Cependant, il y a une artiste qui l’inspire : Solange Knowles, la petite sœur de Beyonce :

« Elle m’inspire à tous les niveaux. Elle a une liberté de ton, elle ne suit pas de tendance, elle est dans son propre secteur. Elle crée sa musique, ses visuels, ses mises en scène, elle crée tout elle-même. C’est une artiste indépendante. Et moi cela ne m’intéresse pas de suivre les tendances. Et j’apprécie particulièrement l’auteur, compositeur T2I, ce sont deux artistes inspirants pour moi.»  

Lia de Zamunda ne compte pas s’arrêter là. Elle s’est investie complètement dans ce projet musical. Elle a écrit au total six chansons qui sont déjà enregistrées, chacune dans un registre musical différent. Mais elle ne veut pas brader son « projet artistique et musical » comme elle l’appelle. Son premier clip a été réalisé en auto production. Pour produire les autres vidéos, il faudra d’abord trouver des solutions financières.