"Nous voulons que tout soit légal, en respectant l'environnement. Mais nous n'allons pas laisser passer la moindre opportunité de favoriser la croissance de ce pays." C'est la déclaration du président Luiz Inacio Lula da Silva, à Rio de Janeiro, en présence d'investisseurs venus d'Arabie Saoudite, un des principaux producteurs de pétrole au monde.
Le projet d'exploration pétrolière off-shore, dans une zone proche de l'embouchure de l'Amazone appelée "Marge Equatoriale", est hautement controversé et suscite des tensions au sein même du gouvernement de Lula. La ministre de l'Environnement, Marina Silva, y est ouvertement opposée.
Par ailleurs, l'agence de protection environnementale Ibama a refusé en 2023 d'accorder une licence à la compagnie publique brésilienne Petrobras pour l'exploration de pétrole dans la région, considérant qu'elle n'avait pas présenté les études nécessaires.
Petrobas souhaite "accélérer" l'exploration de nouvelles réserves
La nouvelle présidente de Petrobras, Magda Chambriard, qui a pris ses fonctions en mai, a indiqué lors de sa première conférence de presse qu'elle souhaitait "accélérer" l'exploration de nouvelles réserves, y compris près de l'embouchure de l'Amazone.
Les défenseurs de l'environnement jugent paradoxal que Lula continue à défendre l'exploration d'énergies fossiles alors qu'il se veut une figure proéminente de la lutte contre le réchauffement climatique. L'an dernier, il a réduit de moitié, l'an dernier la déforestation en Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète.
En 2025, le Brésil va recevoir la Conférence de l'ONU sur le climat COP30 à Belem.
La COP30 sera déterminante pour la planète. Sans les efforts de tous, le réchauffement climatique pourra atteindre des niveaux catastrophiques, a assuré mercredi Lula, rappelant que le sud du Brésil a été dévasté par des inondations sans précédent le mois dernier. Aucun déni n'est capable de réfuter la tragédie qui s'est abattue sur nos frères du sud, a-t-il résumé.