Lutte contre l’insécurité : la Guyane n’a pas récupéré les deux escadrons de gendarmes mobiles envoyés aux JO

Insécurité : sévère coupe dans les effectifs de gendarmerie mobile ©Guyane la 1ère
Depuis quatre mois, la Guyane compte deux escadrons de gendarmerie mobile en moins. Une perte de plus de 140 gendarmes, envoyés aux Jeux Olympiques. Il ne reste plus que quatre escadrons sur le territoire le plus criminogène de France.

En 2022, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin annonce le retour d’un 7ème escadron de gendarmerie mobile en Guyane, soit 72 fonctionnaires de plus. Sept escadrons, cela représente au total 500 gendarmes mobiles sur ce territoire grand comme l’Autriche. Ils sont en mission de trois ou quatre mois, pour épauler les gendarmes et policiers locaux, avant d’être relevés par d’autres escadrons. En juin 2023, fini le 7ème escadron : on passe de 500 à 428 mobiles.

En juin dernier, deux autres unités s’envolent vers Paris, pour les JO. Nouvelle saignée dans les effectifs : on passe de 428 gendarmes mobiles à 284.

Antoine Poussier, préfet de la région Guyane

"Comme tous les départements de France, nous avons contribué à la sécurisation des jeux olympiques et paralympiques et deux escadrons ont quitté la Guyane pour être mis en œuvre sur les sites olympiques et paralympiques. J'espère leur retour dans les meilleurs délais." Antoine Poussier, préfet de Guyane

Antoine Poussier, préfet de Guyane

Aucune date de retour n’est connue à ce jour pour ces deux unités, car la crise en Nouvelle Calédonie mobilise encore des dizaines d’escadrons de mobiles. En septembre, le nombre d’escadrons est même tombé à trois, l’un d’entre eux ayant été envoyé en Martinique pour la crise de la vie chère.  

Des mesures ont été prises rajoute le préfet Antoine Poussier :" Je ne vais pas vous mentir en vous disant que moins il y a de gendarmes et mieux on travaille. Nous avons pris les mesures nécessaires, notamment sur les dates de congé et sur notre organisation pour que les effets soient limités au strict minimum".

Aggravation de l'orpaillage illégal

Moins de gendarmes mobiles, c’est moins de forces contre l’insécurité, sur le littoral et dans l’intérieur, où sévit l’orpaillage clandestin. Dans le parc amazonien, le nombre de chantiers illégaux a bondi : 112 sites ont été observés en mars par les agents du parc lors de plusieurs journées de survol. Ce chiffre est monté à 155 fin août.

"La question de l'orpaillage illégal a tendance à nouveau à s'aggraver d'après les retours que l'on a des gens qui habitent sur le haut Maroni et qui font face à pal mal d'enjeux. Le fait que le fleuve soit très bas mais en plus une très forte pression liée à l'orpaillage illégal. Il y a probablement un lien à faire avec la baisse de la disponibilité des escadrons de gendarmerie." déclare Laurent Kelle, responsable du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) en Guyane.

Lundi 7 octobre, la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane a alerté par courrier le premier ministre sur « la situation de plus en plus préoccupante des exploitations minières, notamment en termes de sécurité ».

Le vendredi matin 4 octobre, un site minier légal de l’ouest guyanais, dans le bassin de la Mana, a été braqué par quatre hommes armés, qui sont repartis avec la production d’or.
Depuis le 1er janvier, selon nos informations, on compte en Guyane quarante-quatre homicides, territoire le plus criminogène de France rapporté à la population, premier aussi pour les vols à main armée.