Lyana Garros : son combat de tous les jours pour suivre sa scolarité

Le sourire de Lyana Garros cache bien des difficultés
Élève de seconde au lycée Léon Gontran, Lyana Garros handicapée se bat au quotidien pour mener une scolarité normale. Derrière son sourire se cachent les difficultés qui lui pourrissent ses journées. Une AESH en maladie, un ordinateur obsolète, un ascenseur en panne et la vie devient cauchemar.
Lyana Garros garde le sourire mais avoue sa lassitude. Elle est déçue des résultats de ses évaluations de fin d'année. Au second trimestre, elle était fière d'annoncer qu'elle avait obtenue les félicitations du conseil de classe. Elle termine l'année dans le stress.

Un dernier trimestre difficile


Cette jeune fille nous l'avions rencontrée au mois de janvier, le récit de sa jeune vie, son implication scolaire et ses espoirs ont ému toute la Guyane. Nous sommes retournés la voir.
Quatre mois plus tard, la lycéenne de 16 ans est toujours aussi vive, a toujours autant envie de réussir malgré les difficultés qu'elle évoque et qui la tracasse.
Elle veut continuer à étudier la musique, source d'inspiration et indispensable à son bien être. Seulement pour accéder à la salle de cours située au 3ème étage, il faut utiliser l'ascenseur souvent en panne. Un tracas qui a conduit l'équipe pédagogique à lui proposer de choisir une autre matière. Elle s'y refuse. Elle ira en première littéraire option musique.
A cela s'est ajoutée, l'absence pour maladie puis maternité de Léa, son AESH, (accompagnante des élèves en situation de handicap). Elle a attendu plus de deux semaines avant d'avoir une remplaçante. Le temps pour l'administration de trouver la personne idoine. Elle doit encore être formée par un ergothérapeute pour apprendre les postures afin d'aider Lyana dans les gestes intimes.
Ce laps de temps a été très difficile pour la jeune fille qui a néanmoins pu compter sur la solidarité de ses camarades et le soutien d'une AESH qui accompagne un autre élève en situation de handicap dans sa classe. Mais durant cette période, Lyana n'a pas réussi ses évaluations comme elle l'espérait. Elle n'était pas dans de bonnes conditions. Sa déception est grande.
Son ordinateur avec la synthèse vocale est obsolète. Cet outil lui serait d'une grande utilité et la rendrait moins dépendante de l'aide extérieure, elle en est convaincue. 

"Je suis presque une adulte anticipée"


Lyana sourit tandis que sa mère, Romaine Garros à côté d'elle, avoue être à bout de souffle :

"Cela dure depuis 10 ans, depuis le primaire ... je ne sais plus quoi faire".


Lyana la rassure, elle va continuer à se battre :


"C'est mon combat, je tiens à le mener. Je suis presque une adulte anticipée..."


Mener une scolarité normale, c'est le crédo de cette jeune fille combattante et résiliente. Elle sait que tout ce qu'elle pourra obtenir, notamment les améliorations d'accueil dans son lycée serviront à tous les élèves en situation de handicap. Elle le scande : 

"Je ne veux pas attirer la lumière sur moi mais je n'ai pas d'autre choix" 




Des améliorations depuis 3 mois mais encore insuffisantes
Au trimestre dernier, la maman de Lyana devait se rendre au lycée le midi pour donner à manger à sa fille. Il y a maintenant une personne pour le faire.
Les toilettes qui n'étaient pas aux normes ont été complètement refaites.
L'ascenseur a été pourvu d'un nouveau moteur mais est retombé en panne. Le dépannage est toujours en cours.