Miel de Guyane : la transhumance des ruches

Avant la saison sèche, certains apiculteurs déplacent leurs ruches pour que les abeilles soient au plus près des zones qui vont fleurir. Une véritable transhumance qui permet à Nicolas Hibon d’obtenir un miel savoureux et primé.
 
Dans une clairière de Macouria au petit matin, enfumoir en main, Nicolas Hibon, ses deux beaux-fils et son neveu, vérifient les cadres. Dans quelques jours la transhumance s’effectuera de nuit, mais pour l’heure nos apiculteurs transfèrent les essaims qui ont grossi dans des ruches plus grandes… et ferment celles qui seront déplacées.

Pour produire du miel (en quantité) les apiculteurs ont 2 solutions :
Soit,  laisser les abeilles à un même endroit en attendant l'arrivée de la floraison. Soit déplacer les abeilles là où sont les fleurs.
Transhumer, c’est donc déplacer les ruches en fonction de la saison pour que les abeilles soient dans les lieux propices à la production du miel.

Une partie des ruches de la miellerie de Macouria se trouvent dans une zone protégée, le rucher du Conservatoire du littoral. Un site exceptionnel où s’épanouissent les abeilles de Nicolas Hibon.

En 56 à Sao-Paulo, des étudiants ont sélectionné une abeille africaine et une abeille italienne, ils les ont croisées, ils les ont sélectionnées pour leur dynamisme, mais en même temps ils ont sélectionné leur agressivité et donc ils ont créé une souche scutellata agressive qui s’est répandue partout en Amérique du sud, Amérique centrale jusqu’aux portes du Canada, donc cette abeille-là c’est la nôtre

Quelques jours plus tard, à la tombée de la nuit, les apiculteurs se préparent à transporter les ruches vers des zones forestières.  Les ruches pèsent une vingtaine de kilos, chacune compte environ 50 000 abeilles. Il ne faut pas les affoler, et avancer de la façon la plus calme et la plus sûre possible. Les essaims sont transportés en voiture jusqu’à la zone forestière. Une zone boueuse, où le déchargement des 11 ruches est particulièrement délicat. Autant d’opérations qu’il faudra répéter au cours des prochains jours, pour ne pas rater le début des floraisons. Ces manipulations, nombreuses, limitent les possibilités de croissance de l’entreprise, qui doit sa rentabilité à son caractère familial.

Nous on perd tous les ans de 50 et 60% de nos colonies, ce n’est pas grave, c’est normal, après à nous d’être prêts à répondre avec des nouvelles colonies

La miellerie survit donc grâce à l’entretien d’un grand nombre de ruches, 150 à 200 ruches actuellement.
Une fois installées sur leur nouvelle parcelle, les abeilles sont enfin libérées. Elles prennent immédiatement possession des lieux.