Beaucoup de patience. Voilà ce qu'il faut aux Guyanais qui se rendent vers Cayenne, Kourou ou Rémire-Montjoly ce mercredi 15 mars. L'intersyndicale a annoncé, la veille, que les manifestants occuperaient quatre giratoires du territoire en signe de protestation contre la réforme des retraites.
Promesse tenue. Dès 5h30, les syndicats se sont installés aux giratoires Crique Fouillée et Suzini, sur Cayenne, ainsi qu'au giratoire Café, à Kourou. Celui du stade de Saint-Laurent du Maroni, bien que nommé comme point de ralliement par l'intersyndicale, était vide ce matin.
D'impressionnants embouteillages
Les barrages filtrants installés à Crique fouillée et au giratoire Café ont, en tout cas, engendré des kilomètres d'embouteillages. Les personnes résidant au-delà du pont du Larivot ou à Matoury, qui souhaitaient se rendre vers Cayenne, ont dû s'armer de patience, tout comme celles de Cayenne et de Sinnamary qui se rendaient dans la ville spatiale. Certains automobilistes ont d'ailleurs préférer faire demi-tour.
Une automobiliste indique avoir pris 2h00 pour se rendre à Rémire-Montjoly en partant de Macouria. Un autre, parti de Cogneau-Lamirande, à Matoury, a pris une quarantaine de minutes pour arriver à Rémire. Tous deux, passés par la Crique fouillée, font le même constat : très peu de manifestants installés sur le giratoire.
Peu de manifestants sur les giratoires
En effet, ils étaient une dizaine sur le giratoire de la Crique Fouillée... mais se sont fait remarquer.
Pour ralentir la circulation et bousculer la journée des Guyanais, les manifestants ont décidé d'occuper les passages piétons situés au niveau des sorties, tout en distribuant des tracts et en saluant les automobilistes.
A Kourou, "globalement les gens adhérent et nous soutiennent", assure Stéphanie Commode, représentante de l'intersyndicale SNES FSU. "La plupart vont au travail, mais ils prennent le temps de discuter, de dire qu'ils sont d'accord pour lutter contre cette réforme. On sent une réelle adhésion de la population", ajoute cette professeure.
On est peu nombreux à bloquer, mais les gens prennent le temps et participent finalement à ces blocages, puisqu'on prend 5-10 minutes par voiture à discuter. Et les gens nous font bonne grâce, puisqu'ils sont tous là pour leurs droits aussi.
Stéphanie COMMODE, manifestante SNES FSU installée sur le giratoire Café, à Kourou
Notez que le mouvement est amené à évoluer au fil de la journée.
Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, la commission mixte paritaire a adopté l'article 7 de la réforme des retraites, qui reporte l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. A l'Assemblée Nationale, les députés et les sénateurs ont commencé les discussions à huis clos pour tenter d'aboutir à un texte de compromis sur le texte.