Ce mardi 18 octobre 2022 est marqué par une mobilisation interprofessionnelle nationale. A l'origine du mouvement : la grève des salariés des raffineries de TotalEnergies (qui dure depuis des semaines dans l'Hexagone) et l'appel de plusieurs organismes syndicaux à un mouvement général. Les secteurs de la santé, du transport ou encore de l'éducation ont été invités à rejoindre la grève.
Chez nous, le syndicat UTG/CTG Pénitentiaire Guyane a répondu présent. Dans un communiqué titré : "Mobilisation a lajòl à partir de mardi 18 octobre 2022", les grévistes dénoncent "un management de la direction pathogène, générateur de souffrances graves au travail, de risques professionnels avérés et constatés".
Une mobilisation contre "la maltraitance au travail"
Un ras-le-bol crié depuis des années par le personnel du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly. Ils le disent eux-mêmes "nou ja palé, nou ja ékri, jòdla nou ka lévé !". Et l'UTG/CTG Pénitentiaire Guyane se lève contre "la maltraitance au travail".
Parmi les faits cités : des "retenues sur salaire et suppression des primes arbitrairement", des heures supplémentaires "contraintes et contraignantes (non payées pour les administratifs" ou encore une "incitation forte à la mutation, à la démission".
Au centre pénitentiaire de Guyane, il y a une grande souffrance du personnel au travail. Il y a effectivement le métier qui a toute sa particularité [...] mais c'est cette violence que nous recevons de notre propre administration qui nous pressurise. La charge du travail avec des heures supplémentaires, les formations qu'on n'a pas, la fatigue engendrée par le présentéisme amènent à d'autres problèmes. En ce qui concerne les risques psychosociaux... au centre pénitentiaire, on doit avoir atteint le plus haut niveau.
Mike CLET, surveillant au centre pénitentiaire de GuyaneExtrait du 13h du 18/10/2022
Les enseignants mobilisés pour les lycées professionnels
Les enseignants de Guyane ont, eux aussi, répondu à l'appel lancé depuis l'Hexagone. Ils se sont rejoints ce mardi 18 octobre, à 8h00, devant le lycée Max Joséphine afin de rejoindre le Rectorat lors d'une marche. Eux, protestent pour l'avenir de la filière professionnelle.
Elle est visée par une réforme dite "de l'enseignement professionnel", voulue par le président de la République, Emmanuel Macron, depuis des années. Il l'a partiellement présentée le 13 septembre 2022, au lycée professionnel Eric Tabarly, en Vendée.
Parmi les transformations (relayées par le média L'Etudiant) :
- Des journées ou demi-journées "avenir professionnel", dès la classe de 5ème. Des professionnels viendront dans les collèges pour échanger avec les élèves. L'objectif étant qu'au moment de choisir une orientation, les élèves soient mieux informés ;
- Adapter l'offre de formation aux besoins du monde du travail actuel et aux besoins locaux ;
- Une augmentation de 50 % de la durée des stages en entreprise. Actuellement les élèves de CAP ont 12 à 16 semaines en CAP de stage, selon les spécialités. Ceux des bac professionnel ont 22 semaines réparties sur trois ans.
- Une hausse de la rémunération des élèves. Elle sera alors prise en charge par l'Etat, et non par l'entreprise.
Des arguments qui ne convainquent pas totalement les professeurs des lycées pro. Ils estiment que ces changements requièrent un renfort du nombre de professionnels d'orientation.
Ils entraineraient, par ailleurs, une réduction des choix de formation pour les élèves et des heures d'enseignement en moins, au profit du temps en entreprise. La réforme devrait entrer en vigueur, progressivement, à partir de 2023.