"Nous, Guyanaises !" est une exposition créée pour interpeller, crier, hurler. Cette exposition unique en son genre est polymorphe. En clair, elle regroupe des arts plastiques avec des collages, des photos, des vidéos, de la lumière, des textes, des témoignages audio et audiovisuels, un espace participatif avec des oeuvres de Guyanais.es, de dessins réalisés dans des ateliers d’artthérapie, de lycéen.nes…
Un véritable parcours immersif afin que le visiteur soit plongé dans un univers. Equipé d’un casque, il entendra des indications, des témoignages, des sons d’ambiance en parcourant les huit espaces proposés au Fort Diamant. Une expérience unique en son genre, qui ne peut laisser indifférent.
J’ai tout de suite eu l’idée d’une exposition polymorphe à la fois pour faire vivre une interactivité, que ce soit différent d’un film ou d’une simple expo photo. Les visiteurs doivent appréhender l’exposition comme une réalité objective à travers des installations, des témoignages, des actions. J’avais envie d’exploiter un autre côté artistique. Cela fait très longtemps que j’ai envie d’explorer quelque chose de nouveau. Et puis compte tenu des chiffres qui existent sur les violences faites aux femmes en Guyane, j’ai estimé qu’il y avait urgence. L’exposition mêlera tragique, espoir, exemplarité.
Kareen David commissaire exposition "Nous, Guyanaises !"
Un appel à projet
Kareen David, journaliste, artiste a simplement répondu à l’appel à projet de la DRDFE (Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité) autour de l'égalité femmes-hommes.
Sept % des Guyanaises ont subi des violences physiques ou sexuelles en 2013 ou 2014 selon l’enquête Cadre de vie et Sécurité125. Des chiffres qui ne sont pas récents mais qui déjà à l’époque étaient plus importants que dans l’hexagone.
Kareen David a effectué un travail minutieux de recherches pour recueillir des témoignages, de femmes victimes de violences. Des femmes qui viennent de tous les milieux, de toutes origines.
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Nous Guyanaises" c’était pour dire que nous sommes là, pour que cela marque. Car je pense que ce qui marque fait plus facilement bouger les choses.Nous Guyanaises résonne car il faut réagir sur la situation, ne pas se laisser faire. J’ai passé des annonces sur les réseaux sociaux, l’association Arbre Fromager et le bouche à oreille, ont bien fonctionné également. Ces personnes sont venues pour parler. J’ai toute les communautés de Guyane représentées. En fait, on parle d’inceste, de mariages forcés, de viols, d’agressions sexuelles et des violences conjugales. Sans tabou.
L’exposition est visible du 17 au 24 octobre 23 au Fort Diamant. Des conférences, des stands de prévention sont également prévus.