"Autour de nous, il y a eu un élan de solidarité, mais les gens ne savaient pas où se tourner pour aider, ils voulaient apporter un soutien financier". Après le drame survenu le 23 décembre sur le fleuve Maroni, la famille des quatre enfants décédés, sollicitée par des proches comme des inconnus, a décidé de créer une cagnotte (à retrouver ici).
Selon Lisa Allamelon, qui en est à l'initiative, ce sont les conditions tragiques et inédites qui amènent les uns et les autres à se mobiliser. Bien que l’argent récolté ne ramènera pas les enfants, la tante veut croire qu’il contribuera à soulager la mère de famille qui va devoir s’occuper des deux autres enfants de la fratrie. Afin que, malgré la douleur, la famille garde une vie stable.
« Nous acceptons tous les dons »
Cette cagnotte s'adresse à toutes les bourses selon les auteurs.
Que ce soit 5 €, 2 €… pour nous c'est le geste qui compte. C’est la fin de l’année, nous savons à quel point la situation est compliquée pour les ménages, par rapport aux conditions actuelles. Les dépenses sont importantes et lourdes donc du coup nous demandons juste la générosité.
La possibilité de donner jusqu’au 15 janvier
Au départ, le délai maximum pour contribuer était fixé au 31 décembre. Seulement, face aux nombreuses sollicitations de personnes souhaitant donner après les fêtes de fin d’année, la durée de mise en ligne de la cagnotte a été prolongée au 15 janvier. Une motivation, un moyen d’avoir l’esprit occupé pour une famille meurtrie.
Nous sommes attristés, dévastés. Nous n'arrivons pas à dormir... Nous essayons de nous épauler les uns les autres, d'être présents même à distance (ndlr, une partie de la famille réside dans l’hexagone) [...] C’est difficile de perdre quatre nièces. Elles avaient toute leur vie devant elle, nous ne pouvons même pas imaginer ce que peut ressentir leur mère qui les a portées, qui les ont vu grandir et qui est aujourd'hui séparée de ses enfants, qui va devoir les enterrer… Pour elle, mais aussi pour le père, nous essayons de tenir.
Les corps des enfants ont été amenés à proximité du lieu de l’accident pour y être enterrés, en territoire surinamais, ce mercredi 27 décembre 2023.
Trois lettres ouvertes adressées aux élus
Dans trois lettres ouvertes adressées au président de la Collectivité Territoriale de Guyane (Gabriel Serville), au député de la 2e circonscription de Guyane (Davy Rimane) et au maire de Maripasoula (Serge Annelli) les familles Naarden, Guimi, Agoudouman et Dewane dénoncent les conditions tragiques du décès de ces quatre enfants âgées de 4 à 15 ans.
Le fait que le seul moyen de déplacement soit actuellement la pirogue est non seulement archaïque mais aussi extrêmement dangereux, comme l'a tragiquement illustré l'accident récent. Il est inadmissible que nos concitoyens soient contraints de risquer leur vie pour se déplacer librement dans leur propre pays.
Extrait de la lettre adressée au président de la CTG
La famille espère à travers ces lettres ouvertes que les autorités prennent conscience que les habitants de Maripasoula et plus largement les habitants de l'Ouest sont pris en otage.