"Hmong" veut dire peuple libre. Hmong, c'est aussi le nom d'un peuple, d’une diaspora marquée par la répression, au fil des siècles. Répression chinoise d’abord, qui l’a obligé à fuir dans les montagnes de l’actuel Laos, puis plus récemment, répression de la part du pouvoir communiste. C’est la collaboration avec les Français puis les Américains qui leur est reprochée. En 1975, les Hmongs sont obligés de fuir le Laos et le Vietnam, car exterminés.
Une fuite en avant
Le destin des Hmongs est étroitement lié à la France qui a colonisé l'Indochine en 1893 et pour qui ils ont énormément travaillé. D'abord en tant que fournisseurs d'opium, puis en tant que soldats. La drogue servait à financer les guerres.
A partir de 1975, les Hmongs sont en partie accueillis aux Etats-Unis, en Australie et en France, notamment en Guyane. Au total, la France ouvre ses frontières à 41 400 réfugiés Indochinois dont 20.000 Laotiens.
Une histoire en noir et blanc
Vicky Lyfoung, d'origine Hmong, a voulu raconter cette histoire en bande dessinée,. Elle a écrit le scénario et est également auteure des dessins. C’est une bande dessinée documentaire, un genre qui témoigne du réel. Elle fait le choix de l’intime en transmettant son histoire familiale, avec en toile de fond la situation politique.
Le lecteur explore divers espaces temps, et découvre les secrets de sa famille, sa quête identitaire, le récit de la fuite de ses parents, et les événements historiques qui ont provoqué le déracinement des Hmongs.
Une histoire découverte tardivement
Vicky Lyfoung qui a grandi en région parisienne, a découvert cette histoire à l’âge de 15 ans. L’âge où, l’on s’interroge sur son identité, ses origines. Elle retourne sur les traces de ces ancêtres de la Chine au Laos en passant par la Thaïlande et l'Occident.
Cette première bande dessinée documentaire, offre également des documents d’époque revisités par le trait de crayon de l'auteure. Elle raconte avec sensibilité et humour, l'histoire de ce peuple, à jamais libre.