En mai dernier les sapeurs pompiers du syndicat UTG-CGT-SDIS avaient déjà émis une première alerte. Ils protestaient alors contre la décision de restreindre les possibilités pour les sapeurs pompiers professionnels d’effectuer des gardes en tant que volontaires dans d’autres casernes en l’absence de preuve de vaccination. La décision prise par le syndicat ce mardi 17 août d’initier un mouvement de grève illimité prenant effet le mercredi 25 août n’aura donc rien de surprenant. Le message de l’UTG-CGT-SDIS peut être résumé ainsi : l’obligation vaccinale ne passera pas. Elle est perçue comme un chantage et une atteinte à la liberté du citoyen derrière chaque professionnel.
Un préavis de grève illimité
Le préavis de grève a été déposé ce mercredi matin. Une tentative de concertation a bien été lancée fin juillet entre syndicats et direction mais rien de concret n’en est ressorti. La direction souhaitait discuter des modalités de mise en œuvre de la nouvelle réglementation, quand l’UTG SDIS évoquait directement une potentielle dérogation. Les échanges se sont cependant poursuivis avec notamment le SNSPP, syndicat majoritaire. Ce dernier n'appelle pas à la grève tout en se disant opposé aux sanctions contre le personnel non-vaccinés. Dans un communiqué publié en début de semaine, la direction du SDIS rappelle son obligation de se conformer à la loi n°2021-1040 du 05 août 2021, soulignant une application progressive des dispositions.
Application progressive
Comme le prévoit le texte adopté par l’Assemblée nationale, une période de transition est mise en place pour l’application de l’obligation vaccinale. Jusqu’au 14 septembre, un certificat de rétablissement de la Covid-19, un test PCR ou antigénique négatif de moins de 72h ou un schéma vaccinal complet pourront être présentés. Par la suite du 15 septembre au 15 octobre un schéma vaccinal complet, ou un test négatif accompagné de la justification de la réception d’au moins une dose du vaccin seront nécessaire. L’objectif étant d’arriver à une application stricte de l’obligation à l'issue de ces périodes de transitions. Le SNSPP prend acte de la décision des autorités mais veut croire que par le dialogue des adaptations seront possibles sans rentrer dans le débat pour ou contre le vaccin.
Nous avons demandé à la direction de favoriser l'information. Chacun doit pouvoir choisir en connaissance de cause. La vaccination ce n'est pas une décision collective mais individuelle.
Le colonel Frédéric Robert, directeur du SDIS, insiste sur le travail de pédégogie et d'information la plus objective possible mené actuellement en interne. Il faut dire que le service départemental d'incendie et de secours est coincé entre son obligation de se conformer à la loi mais également son obligation de service, il faut donc définir un calendrier de mise en oeuvre qui tienne compte des réalités du territoire, ajoute le patron des pompiers.
La loi émousse les esprits, nous ne sommes pas dans une dynamique de sanctions mais bien dans la pédagogie, caserne par caserne.
Face à l’argument de la nécessité de protéger les personnes fragiles, les pompiers mobilisés rappellent que protéger c’est justement leur métier. Ils estiment avoir été en première ligne dès le début de la pandémie exposant leur propre famille à des risques. Ils ont donc le sentiment pour certains de passer du statut de héro à celui de délinquant. Une personne vaccinée peut transmettre le virus en étant asymptomatique, il y a donc au contraire un risque de relâchement des gestes barrières qui serait contre-productif nous confie l’un des membres de l’UTG-CGT-SDIS. Dans son communiqué le syndicat martèle que l’application de l’obligation vaccinale en Guyane, compte tenu du faible taux de vaccination des sapeurs pompiers, moins de 20%, serait un risque pour la sécurité de la population en raison des tensions sur les effectifs qui pourraient en découler.