Orpaillage illégal : la pollution au mercure s’installe dans le fleuve Kourou et la rivière Comté

Orpaillage illégal : la pollution gagne le littoral dans le fleuve Kourou et la rivière Comté ©Guyane la 1ère
La Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane alerte sur les dangers de l’orpaillage illégal sur les ressources en eau du littoral guyanais. Une de nos équipes s’est rendue en hélicoptère avec le vice-président de la FEDOMG pour constater la proximité de sites d’orpaillage clandestin sur le fleuve Kourou et la rivière Comté. Une possible pollution des eaux qui fait, également, réagir, les élus de la communauté des communes des savanes.

À une demi-heure de la zone Larivot à Matoury où a décollé l’hélicoptère, on aperçoit un premier site d’orpaillage illégal exploité près de la crique Nationale. Ce site s’étend sur près de 4 km de long en pleine forêt. Dans l’appareil, le vice-président de la FEDOMG, Benoît Boulhaut qui connaît bien le secteur explique :

"La crique est impactée avec du rejet minier et surtout du mercure. Ils utilisent beaucoup de mercure. On estime à plus de 300 kg de mercure qui auraient été jetés sur cette distance-là dans la rivière et in fine dans le Kourou."

15mn plus loin, la crique Bagot se jette ensuite dans la Comté. À cet endroit, là où les deux rivières se rejoignent, on peut constater la pollution des eaux à leur couleur qui suggère une turbidité anormale. Cette crique se trouve à proximité des exploitations agricoles du village Cacao sur la commune de Roura.
Françoise Fredoc, élue de la Communauté des communes des savanes, présente lors de ce survol ne peut que constater les dégâts de cette activité irrégulière :

"C’est vraiment alarmant, attristant de voir la couleur de l'eau. Une eau que boivent les familles kourouciennes, guyanaises car ce n'est pas uniquement le fleuve Kourou mais aussi la rivière Comté. Il faut vraiment faire quelque chose, que l'on s'associe tous ensemble pour arrêter cet orpaillage clandestin".

Pour la FEDOMG, il n’y a qu’une seule solution pour endiguer l’orpaillage illégal : le remplacement des clandestins par des orpailleurs légaux, plus propres. La crique Nationale est un exemple du manque de réactivité des autorités : un opérateur légal a déposé une demande d’exploitation auprès des autorités. Le dossier est en souffrance depuis 3 ans. Une situation qui ne favorise que les garimpeiros rappelle Benoît Boulhaut :

"À ce jour les opérateurs illégaux sont présents depuis plus de 3 ans, ont dévasté 4km de cours d'eau. Ils ont récupéré au moins 100kg d'or ce qui représente 50 millions d'euros qui échappent à toute fiscalité !"

Des mineurs guyanais toujours en attente des décrets d’applications du code minier qui leur permettrait de réhabiliter les sites dégradés.