Orpaillage : « Stop aux braquages et aux prises d’otages » disent les opérateurs miniers

Les orpailleurs légaux travaillent dans la crainte et alertent les pouvoirs publics. Carol Ostorero, présidente de la FEDOMG, interviewée ce jour en radio, a lancé un véritable cri d’alarme sur la situation critique des orpailleurs légaux en Guyane. Ils sont confrontés en permanence à la violence organisée et criminelle dans la forêt guyanaise. Elle en appelle à un sursaut des autorités.

C'est un énième braquage en forêt par une bande armée de fusils mitrailleurs kalachnikovs sur un site d'orpaillage qui fait encore réagir les opérateurs miniers de Guyane.

La situation n'est plus tenable avertit Carol Ostorero. "Des braquages en pleine forêt avec des armes de guerre, on est arrivé à un stade qui nous dépasse totalement... une bande armée de la sorte, avoir le courage de prendre en otage un hélicoptère, cela fait très peur."

L'opératrice minière, connue pour sa force de caractère, fait part, ainsi, de son grand désarroi. Les orpailleurs légaux, désormais réduit à une dizaine, constatent avec une forte inquiétude que des bandes armées rodent près des campements. Et cela se répéte à plusieurs endroits de la forêt, particulièrement dans les secteurs Paul Isnard, Saint Pierre et la Crique Kikioko dans l'ouest guyanais. Il est difficile dans ces conditions de travailler sereinement.

Des criminels avec un pouvoir financier énorme

Aussi, la FEDOMG monte une nouvelle fois au créneau, faisant ressortir que cette criminalité gagne aussi le littoral. Cela fait une quinzaine d'années, que les opérateurs ne cessent de prévenir sur les conséquences de ces attaques criminelles des garimpeiros. 

"... Quand on voit ce qu'ils sont capables de produire c'est à dire de générer 500 à 700 millions de chiffres d'affaires, c'est énorme! C'est le budget annuel de la CTG . Avec tout cet argent mobilisé, c'est facile de s'organiser et de faire des gangs qui travaillent sur l'ensemble du littoral et s'intègrent tout naturellement dans les trafics de drogue et autres exactions..."

La FEDOMG demande l'éradication de ces bandes. Les opérateurs miniers se retrouvent dans une situation précaire. Auparavant, souligne Carol Ostorero, ils étaient une centaine, actuellement avec tout ce qu'il se passe, la difficulté de l'accès à la ressource et l'envahissement général du territoire par des clandestins, il n'y a plus que 10 opérateurs miniers. Et d'insister : "... Très rapidement, il n'y aura plus personne, il n'y aura plus d'yeux dans l'intérieur de la Guyane. Aujourd'hui nous y sommes et voyons ce qu'il se passe. Demain, il n'y aura plus personne... les choses sont trop difficiles." 

Retrouvez l'intégralité du communiqué de la FEDOMG

fedom