Que se passe-t-il dans la forêt guyanaise ? Depuis 2022, l’ONF constate que des arbres meurent sur pied rapidement, dans l’ouest du territoire.
Après recoupement de données de survols aériens et d’images satellites, l’Office National des Forêts comptabilise dix mille hectares de surfaces impactées.
Pour tenter de comprendre ce phénomène, l’Office a mené ces derniers jours une deuxième mission de terrain pour analyser des parcelles tests, près de la réserve naturelle de la Trinité.
Parmi les premières hypothèses, un stress des arbres en lien avec des causes climatiques explique Olivier Brunaux, directeur adjoint de l’ONF Guyane : “... On voit qu’à 30 cm l’eau pénètre difficilement, donc, quand il y a des phénomènes importants d’apports d’eau, elle part plutôt latéralement qu’en profondeur pour approvisionner en eau les arbres”.
Un phénomène inédit par son ampleur
Les taux de mortalité vont de 40 à 80 % en fonction des parcelles, contre un taux moyen de 5 % dans le reste de la forêt.
Hélène Richard, botaniste à l’Office Nationale des Forêts en Guyane : “C’est la première fois que l’on est dans une zone aussi importante et on ne comprend pas. Cela n’est pas lié à un coup de vent, les arbres meurent d’un coup sur pied, ils restent debout. Ils perdent leurs feuilles et meurent, ce sont souvent des gros arbres.”
Les recherches ne font que commencer. Parmi les hypothèses émises, un stress des arbres en lien avec des causes climatiques relève Jérémy Commins, chercheur à l’ONF : “Les saisons des pluies très marquées ce que l’on a pu observer en 2022 avec le phénomène la Niña ou des saisons sèches très dures et des fortes températures.
Ce phénomène nouveau de dépérissement s’ajoute à l’action déjà ancienne des chercheurs d’or clandestins sur la crique Lézard près de la réserve Lucifer. Une zone maintenant dévastée où, s’élevait autrefois, la forêt primaire.