La survenue de la pandémie covid en 2020 a pratiquement contraint à l’arrêt nombre d’activités à la fois économiques et sociales. Le mariage qui reste un des fondements forts de la famille s’est trouvé mis à mal. Cette cérémonie qui regroupe en général, familles et amis en grand nombre, devait obéir aux règles sanitaires strictes pour les rassemblements limités, durant cette période, de manière drastique.
Les mariages ont donc connu une forte baisse en Guyane. Les candidats, pour certains, ont préféré différé leurs dates plutôt que de se marier en petit comité.
Et 2021, une fois les appréhensions passées, comme l’indique un agent de l’état civil : « les gens nous disent que le covid ne va pas continuer à jouer les trouble-fêtes, coûte que coûte, nous allons nous marier ! ».
Des célébrations qui ont repris leur cours normal en 2021 au regard des chiffres communiqués par les communes de l’île de Cayenne (2021 chiffres de janvier à novembre) :
►Cayenne : 185 en 2018 ; 161 en 2019 ; 93 en 2020 et 165 en 2021
►Matoury : 95 en 2018 ; 96 en 2019 ; 69 en 2020 et 87 en 2021
►Rémire-Montjoly : 102 en 2019 ; 35 en 2020 et 84 en 2021
2020, sale temps pour les organisateurs de mariages
Dans tous les cas autour de la valeur mariage, il existe des activités lucratives et nécessaires pour la réussite de la fête matrimoniale. Désormais, les futurs mariés font appel à des professionnels pour préparer cet événement. En Guyane, il existe quelques sociétés dans ce domaine dont celle de Fiona Bellony « FB Event ». En 2020, son activité a été nulle, elle reprend plus ou moins normalement depuis quelques mois :
… J’ai réalisé deux mariages cette année et j’en ai déjà 4 prévus pour l’été prochain. Les gens s’y prennent tôt, en général 1 an avant la date. Cela reste complexe à organiser car en Guyane, il y a beaucoup moins de prestataires de service qu’ailleurs en règle d’abord et professionnels ensuite. Avec l’épidémie, beaucoup d'entre eux ont fermé boutique car l’activité ne nourrit plus…
Les wadding planners sont en général sollicités pour de grands mariages où il y a de 100 à 500 invités. En Guyane cela concerne davantage les communes comme Sinnamary, Iracoubo où pratiquement toute la population est conviée. La communauté asiatique également apprécie les grandes fêtes et fait appel à des professionnels. Les budgets varient de 10 000 à 50 000 euros précise Fiona Bellony pour une prise en charge intégrale de l’organisation de la naissance du projet en passant par les fiançailles pour aboutir au mariage. Actuellement, la mode suivie serait le style « bohême chic »
Le mariage demeure un des fondements importants de la société
Le mariage est autant un acte d’amour que l’acquisition d’un nouveau statut social caractérisé par de nombreux avantages administratifs en matière fiscale, de sécurité sociale, professionnelle et pour ceux qui sont prévoyants par des contrats de mariages. Mais plus que cela pour certains d’entre nous, il demeure un acte de foi et d’amour qui concrétise une rencontre qui doit s’installer publiquement dans le temps et sacralise la famille comme témoigne cette internaute :
… Je n’étais pas forcément pour un mariage car j’avais une déperdition de la valeur mariage après le divorce de mes parents. Mais nous avons, mon compagnon et moi, une connivence spirituelle forte, nous sommes croyants tous les deux. Nous avons donc franchi le pas. Avec le recul, je n’ai aucun regret car cela nous a rapproché, j’ai vraiment senti une différence entre être en couple et être mariée. Nous avons les mêmes objectifs et cela me conforte dans le fait que nous ne nous étions pas trompés en nous choisissant, il y a quelques années…