Cette après-midi s'est tenue une réunion de crise à l'hôpital de Cayenne provoquée par l'ARS et la direction de l'hôpital. Il s'agissait d'alerter sur la progression de la 4e vague covid avec une hausse constante de cas positifs et une augmentation globale de l'activité hospitalière.
Le directeur de l'hôpital de Cayenne, Christophe Robert :
Cette réunion répond à une situation tendue au service des urgences alors qu'il y a en même temps une crise obstétricale puisque la maternité est pleine et que les chambres doivent être doublées. La situation est compliquée.
Des services en permanence en surchauffe
L'activité globale de l'établissement est en augmentation souligne le directeur. Il faut éviter que le service des urgences soit encombré. Signe inquiétant, cette nuit il a fallu admettre une cinquantaine de personnes.
Le développement du covid variant delta est très inquiétant et l'image renvoyée des Antilles avec l'application d'une médecine de catastrophe alerte au plus au point en Guyane. Le centre hospitalier ne peut compter, pour l'instant, que sur ses propres forces avec un personnel proche du burn out en constante activité depuis 18 mois. Le professeur Hatem Kallel, Chef du service réanimation, chef de pôle des urgences et soins critiques :
Cette cellule de crise a été déclenchée par rapport à une situation d'encombrement et de saturation du service des urgences. Une saturation qui est liée à un afflux plus important de patients covid et non covid et que la capacité hospitalière ne peut absorber... La réunion acte que nous passons en capacité supérieure d'offre de soins. Il nous reste deux à trois palliers à consommer. Le risque c'est qu'au delà les capacités hospitalières soient totalement dépassées. On sollicitera de la ressource extérieure qui va s'installer dans les structures de l'hôpital ou dans des structures autres ... les hôpitaux mobiles ou évacuer les personnes vers la métropole.
Le professeur Kallel souligne que pour l'heure, l'hôpital dispose de ce qu'il faut en termes de matériel, d'oxygène, de médicaments à condition que la situation n'empire pas.
La directrice régionale de l'ARS, Clara De Bort a insisté sur la nécessité de se faire vacciner actuellement. Elle met l'accent sur la présence des matériels, des lits, les hôpitaux sont équipés mais il manque du personnel pour prodiguer des soins intensifs 24/24h et 7/7 jours. Cette difficulté existe dans le monde entier ajoute-elle. La Guyane est équipée actuellement de 45 lits armés de réanimation.
Sur les mesures de freinage installées dans la duré, elle reconnait qu'elles sont difficilement supportables, il faut savoir à quel moment les mettre en place et ajuster en fonction de la gravité de la situation.
La directrice régionale approuve la mise en place d'un comité citoyen pour une meilleure information.