Crise à Haïti : les réactions de la diaspora haïtienne en Guyane

Haïti vit actuellement une grave crise politique liée à la date de fin du mandat du président Jovenel Moïse. Conséquence directe, les actes de répression, les violences, kidnappings et autre méfaits se sont accentués. La diaspora haïtienne de Guyane s'inquiète de cette instabilité permanente.

Sur ces images filmées le 14 février dans les rues de Port au Prince, un manifestant crie son ras le bol. Assez d’un gouvernement contesté. Semaine après semaine, les rues de la capitale sont envahies d’opposants à au président Jovenel Moïse dont le successeur a déjà été nommé. Ils réclament le respect de la constitution.
C’est Joseph Mécène Jean Louis, conseiller de Michel Martelly plébiscité par ce manifestant qui devrait assurer l’interim. 

En Guyane, l'inquiétude des haïtiens 

A plus de 2000 kilomètres de là, à Cayenne, au siège d’une des radios les plus écoutées de Guyane. Radio Mozaïk cumule parfois plus de 10 000 auditeurs sur ses programmes, et cet animateur originaire du Sud d’Haïti a son avis sur cette crise. Frantzso Blanc, animateur de radio Mozaïk :

La politique n'est pas utilisée à bon escient. Les gens se servent de la politique pour s'enrichir, prendre soin de leur famille... Quand on prend la vrai définition de la politique c'est le bien-être du collectif!


Lysner Premier, lui, est installé en Guyane depuis plus de 20 ans.  Il est président de la fédération des associations des haïtiens de Guyane. La situation de son pays ne le laisse pas indifférent. Cela fait 2 ans qu’il n’y a pas mis les pieds pour cause d’insécurité grandissante :

Pour faire partir Jovenel, il doit y avoir un autre élu, c'est la démocratie, pour le remplacer ... Ces gens sont en contradiction avec leurs propres paroles...

 

De 30 000 en 201,  les haïtiens seraient désormais 80 000 officieusement en Guyane

Contradiction doublées d’exactions, meurtres, enlèvements, des actes de violences qui se multiplient. Un combo détonnant dans un pays qui court vers le chaos ! Cet ancien aspirant à un mandat politique en Haïti en est persuadé.
Un lourd tribu que paient déjà les haïtiens forcés de quitter leur terre natale pour trouver refuge ailleurs.

D’autres haïtiens de Guyane souhaitent rester plus discrets sur la situation actuelle de leur île. Mais hors caméra, ils nous confient ne plus vouloir entendre parler des difficultés de leur pays. Le cœur et la tête n’y sont pas, un sentiment de lassitude pour ceux qui ont fait de la Guyane leur pays d’adoption. Ils étaient 30 000 en 2017, ils seraient aujourd’hui au bas mot plus de 80 000 installés sur le territoire.

Crise en Haïti : réactions en Guyane.