Lundi matin, un procès hors norme se tiendra devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes (Ille-et-Vilaine), rappelle le quotidien régional Ouest-France. Vingt-neuf personnes sont jugées pour un trafic de drogue opéré de 2018 à 2020 entre le Suriname, la Guyane et la Bretagne. Parmi elles plusieurs mules pour la plupart originaires du Grand ouest.
En décembre 2018, les gendarmes rennais suspectent un homme qu'une cinquantaine d'années de faire transiter d’importantes quantités de cocaïne depuis Orgères vers toute la région Bretagne. Des mois d’enquête, de surveillance et d'écoutes permettent aux forces de l'ordre de remonter toute une filière, relate le journaliste de Ouest-France.
Un ans plus tard, en janvier 2020, des opérations conjointes sont menées en métropole, dans le quartier rennais de Villejean, et en Guyane. Elles aboutissent à l'interpellation d'une vingtaine de personnes. Plusieurs sont mises en examen et placées en détention provisoire. Des dizaines de kilos de cocaïne sont également saisis ainsi que six véhicules et 102 260 € en espèces.
Deux frères basés à Rennes sont suspectés d'être à la tête de ce réseau. Un trafiquant du Suriname leur fournissait la drogue qu’ils revendaient jusqu'à dix fois plus cher dans l'hexagone.
Des ovules dissimulées dans les vêtements ou ingérées
En Guyane, l'organisation était bien rodée avec des « logisticiens » chargés de récupérer la drogue, de recruter des mules souvent originaires de Saint-Laurent et d'organiser le voyage vers la métropole.
Contre quelques milliers d’euros, les mules transportaient les ovules de stupéfiant en les ingérant ou en dissimulant dans les semelles, les doublures de pantalon ou même les double-slips.
À leur arrivée à l’aéroport d’Orly, elles étaient conduites dans des appartements de Rennes et sa région afin d'évacuer la cocaïne ingérée. La drogue était revendue dans toute la Bretagne. Selon les enquêteurs, environ 300 kg de stupéfiants ont transité ainsi chaque année, entre la Guyane et la Bretagne, de 2018 et 2020.