Retour aux urnes pour élire une nouvelle assemblée gouvernante à la CTG le 20 juin prochain. Dans les 4 listes candidates de nouvelles personnalités féminines se démarquent par leur engagement. Intéressons-nous à Muriel Briquet, Patricia Saïd, Aïssatou Chambaud et Malika Adelson.
Le temps de l’élection permet à de nouveaux visages d’apparaître sur la scène politique et aux femmes, notamment, d’imprimer leurs marques.
Dans un monde où l'exercice politicien a longtemps été masculin, la loi 2007 sur la parité a rebattu les cartes et permis l’émergence d’un certain pouvoir politique féminin. En Guyane, en l'espace de 30 ans, une députée est ainsi devenue ministre d’état et une personnalité de poids connue dans le monde entier, des femmes sont à la tête des villes les plus importantes, une sénatrice... la société guyanaise mute plus vite que l'on ne le croit.
Pas de tête de liste féminine pour cette seconde élection 2021 à la Collectivité territoriale de Guyane. Les hommes gardent encore le leadership mais des femmes se distinguent cependant. Elles sont de tous les débats et prennent la parole sans complexe. Auparavant souvent cantonnées à des rôles de figuration, elles sont maintenant "des voix qui portent et rapportent". Leur crédit est de plus en plus fort auprès de l’électorat car, déjà, elles sont des figures du milieu associatif, syndical ou encore professionnel.
Muriel Briquet portée par la valeur "bonheur" dans son engagement politique
" Les termes bonheur et amour ont été des notions qui ont guidé ma rencontre avec Jessi Américain. Ce sont des notions fortes que nous partageons tous les deux, sur lesquelles nous avons plus discuté en terme de valeurs politiques que les autres éléments".
S'engager dans sa société, au service de tous "pour voir grandir les autres", Muriel Briquet, numéro un de la section Cayenne de la liste de "Changer d'aiR" menée par Jessi Américain s'applique ce principe depuis plus de 30 ans dans le milieu associatif comme professionnel. Les responsabilités, elle en a endossé de multiples, dans la culture comme présidente de Mo Djazz, dans le sport comme présidente d'un club de Bagminton, de l'Asptt où elle a aidé à développer l'emploi sportif.
Ingénieure en management du Système d'Information, elle connait autant le milieu professionnel privé que public et affiche une polyvalence qui lui permet de relever sans trop d'efforts les challenges qui s'offrent à elle.
Cette femme de 47 ans, en couple, mère de deux enfants aime le terrain et les acteurs de terrain. Elle se réalise dans cette campagne électorale à la conquête de la Collectivité territoriale de Guyane. Si les éléments disruptifs de langage de la liste "Changer d'aiR" peuvent déconcerter, ils répondent à une volonté de changement dans l'exercice du pouvoir politique. Muriel Briquet se dit convaincue de l'urgence de procéder autrement et a faite sienne cette parole de l'écologiste Jean-François Caron : "L'innovation est une désobéissance qui a réussi"
Patricia Saïd, en politique pour l'amour de son pays
C'est une figure rassurante du paysage sociétal guyanais. Après une première expérience non concluante pour l'élection cantonale de 2008 sous la bannière du MDES, Patricia Saïd, militante syndicale depuis 35 ans à l'Union des Travailleurs Guyanais, ne souhaitait pas se remettre à la politique.
Finalement "l'amour pour son pays" est plus fort et lui dicte d'opérer un retour. Cela se fait aux côtés de Gabriel Serville sur la liste "Guyane kontré pour avancer" à la seconde place sur la section de Cayenne. "Le devoir m'a appelé" dit Patricia Saïd qui, au moment où elle a été sollicitée s'interrogeait sur son engagement au sein de la société guyanaise. Avec sa franchise coutumière, elle affirme : "Je pars dans ce choix sans aucun intéressement... Si cela passe, ça passe, si ça ne passe pas ça ne changera rien pour moi ... mais si je dois travailler je garderai la même fougue, la même rigueur que dans mon engagement syndical en donnant la priorité à l'humain".
A 59 ans, cette mère de 3 enfants, cuisinière à l'hôpital de Cayenne, apprécie modérément l'utilisation numérique devenue indispensable pour mener campagne et regrette, en sa qualité de femme militante de terrain que les conditions actuelles ne permettent pas davantage de proximité avec les électeurs.
Aïssatou Chambaud ne veut pas donner de limite à ses engagements
Le mlieu associatif est souvent le bon terreau pour se préparer à la politique et cela se vérifie avec Aïssatou Chambaud, investie très jeune dans le milieu sportif. Elle continue le bénévolat avec les associations oeuvrant dans le milieu de l'exclusion comme les "Restau du coeur" durant ses études. Cela conditionne son orientation professionnelle, elle est aujourd'hui assistante sociale.
Fondatrice et présidente de la Fédération autonome des parents d’élèves et étudiants de Guyane depuis 2017, Aïssatou Chambaud ne souhaitait pas s'engager en politique mais dit-elle " il faut se rendre à l'évidence les grandes décisions, tout ce qui régit notre quotidien cela se prend au niveau politique même si l'associatif demeure un outil consultatif indispensable".
Elle saute le pas avec la liste Guyane conduite par Jean-Paul Fereira dont elle apprécie le travail, l'intégrité et la vision pour la Guyane. Tête de liste de la petite couronne, elle s'investit sans réserve : "quand moi j'entreprends un projet, je vois loin... je ne me mets pas de barrière quand j'ai envie de mener une action ou un projet" . Pour marquer sa forte volonté d'avancer sans s'en laisser compter, elle s'appropie ce bon mot de l'homme politique Georges Othily : "Bien faire et laisser dire".
Pour cette mère de deux enfants "la Guyane vaut la peine qu'on se batte pour elle".
Malika Adelson, la politique, une suite logique à son engagement associatif et professionnel
Infirmière libérale, Malika Adelson, par ses activités professionnelles et associatives est depuis longtemps une femme investie au quotidien auprès de ses concitoyens. Son engagement politique, selon cette femme de 35 ans, mère de deux enfants est l'étape logique de son combat au service des autres. Une prise de responsabilité importante qu'elle mesure à l'aulne des problèmes à régler, à commencer par ceux de l'accès aux soins pour tous.
Après les événements sociaux de 2017, Malika Adelson s'est interrogée sur le devenir de la société guyanaise. La crise covid a aussi été un catalyseur pour donner un sens plus profond à ses actions sociales. la jeune femme a alors choisi de s'engager aux côtés de Rodolphe Alexandre : "... un homme visionnaire, un homme de rigueur, d'engagements, qui travaille avec pugnacité et qui connait ses dossiers".
Elle figure en deuxième position dans la section de la Grande Couronne sur la liste "Unis et engagés pour notre territoire".
Fille de l'ancien maire Serge Adelson, impliquée auprès de son cousin, le maire de Macouria Gilles Adelson, Malika Adelson a grandi au rythme des compagnes électorales. Elle agissait dans l'ombre, aujourd'hui, en pleine lumière, la colistière Adelson a conscience de devoir, maintenant, porter et assumer une vision au sein d'une équipe afin d'apporter le meilleur à ses enfants.